Donald Trump a assuré samedi sur son réseau social Truth Social qu'il allait être "arrêté" mardi et a appelé à des manifestations, avant une possible inculpation dans une affaire de paiement en 2016 visant à acheter le silence d'une actrice pornographique avec laquelle il aurait eu une liaison.
Évoquant une "fuite" du parquet des procureurs de l'État de New York, pour le district de Manhattan, l'ancien président américain a écrit en lettres majuscules : "Le candidat du parti républicain très loin devant (ses rivaux à la primaire, ndlr) et ancien président des États-Unis d'Amérique va être arrêté mardi de la semaine prochaine. Manifestez, reprenez notre nation !"
Les signes et rumeurs se multiplient depuis quelques jours sur une possible inculpation au pénal de Donald Trump par un grand jury -- un panel de citoyens doté de larges pouvoirs d'enquête et chargé d'entériner une mise en examen -- dans cette phase d'enquête menée par le procureur de Manhattan Alvin Bragg, un magistrat élu démocrate. Ce serait une première pour un ancien président américain.
Vendredi, l'un des avocats de Donald Trump, Joseph Tacopina, avait indiqué à des médias que son client se "rendrait" à la justice new-yorkaise s'il devait être inculpé.
Un paiement de 130.000 dollars
Visé dans plusieurs affaires judiciaires, mais jamais encore inculpé, l'ancien président républicain (2017-2021) et candidat à la présidentielle de 2024, pourrait donc voir cette menace concrétisée devant la justice à New York, à cause d'un paiement en 2016 à une star du porno, Stormy Daniels, de son vrai nom Stephanie Clifford. La semaine dernière, Michael Cohen, ancien avocat personnel de Donald Trump et devenu l'un de ses pires ennemis, a témoigné au moins à deux reprises devant le grand jury dans cette enquête liée à un accord de non-divulgation concernant Mme Clifford.
Les investigations des procureurs new-yorkais portent sur le versement en 2016 de 130.000 dollars par Michael Cohen à l'actrice pornographique pour acheter son silence sur une présumée relation qu'elle aurait eue avec Donald Trump. Ancien fidèle du milliardaire républicain, Michael Cohen a déjà été condamné dans cette affaire.
Convaincu que l'élection de 2020 lui avait été "volée" par Joe Biden, Donald Trump avait déjà appelé ses partisans à se mobiliser en amont du 6 janvier 2021, attisant la crise politique qui a culminé avec l'assaut de ses soutiens contre le Capitole, où siège le Congrès. Le 19 décembre 2020, l'ex-homme d'affaires avait appelé dans un tweet la foule à se rassembler dans la capitale américaine lors de la certification de la victoire de Joe Biden. "Grosse manifestation à Washington le 6 janvier. Soyez-y, ce sera fou", avait-il écrit sur Twitter, son mégaphone favori, avant d'en être banni. Le jour-même, il avait ensuite appelé ses partisans, lors d'un discours, à se "battre comme des diables".