Theresa May hausse le ton face à Vladimir Poutine. Elle considère la Russie "coupable" de l'empoisonnement de Sergei Skripal et adopte un train de sanctions, dont le gel des relations diplomatiques et l'expulsion de 23 diplomates. Une fermeté qui surprend et qui passe mal en Russie, même chez certains opposants à Vladimir Poutine.
"C'est mon pays qui est visé". Devant une rangée d'ordinateurs qui sert de QG de campagne, Artyum, un activiste anti-Poutine, découvre les mesures prises par Theresa May, et malgré le peu d'estime qu'il porte au dirigeant russe, le sentiment nationaliste prend vite le dessus. "Je n'approuve pas ces sanctions. C'est mon pays qui est visé et en tant que citoyen russe, ça m'attriste", avoue-t-il à Europe 1. "Il faudrait prendre d'autre types de sanctions contre l'entourage de Poutine, leur interdire de se rendre en Angleterre ou geler leurs actifs par exemple, ce serait plus juste et plus efficace", estime encore ce militant.
"La seule méthode pour s'opposer à Poutine". À ses côtés, Vitaly, le responsable du groupe, se veut plus mesuré. Si les sanctions sont fortes, il espère au moins qu'elles seront efficaces. "Vous savez, on ne menace pas Vladimir Poutine en versant des larmes. L'histoire nous a montré que cela ne sert à rien. Theresa May agit sur le plan diplomatique. Sans menace guerrière, c'est peut-être la seule méthode pour s'opposer à Poutine", explique-t-il. Mais la brouille diplomatique ne retient pas longtemps ces militants, trop concentrés sur le scrutin de dimanche où la politique étrangère est loin d'être un enjeu majeur.