Assis nonchalamment sous les portraits d'un Bachar al-Assad tout sourire, les soldats loyalistes plaisantent. À Qamishli, située dans le nord de la Syrie, le régime a peu de pouvoir. La ville est majoritairement contrôlée par les Kurdes.
"Ce serait mieux de continuer" à attaquer. C'est la raison pour laquelle, au lendemain de l'opération militaire menée à Damas et Homs par la France, le Royaume-Uni et les Etats-Unis, ce commerçant kurde interrogé par Europe 1 se permet de dire que les Occidentaux auraient dû taper plus fort. "C'est très bien cette attaque. Il y a eu trop de victimes. Il faut viser le régime, car beaucoup d'enfants ont été assassinés", plaide-t-il au micro d'Europe 1. "Par contre, c'est très bien d'attaquer le régime une fois, mais ce serait encore mieux de continuer. Imaginez ces pauvres gens tués avec des armes chimiques…", souligne-t-il.
"Pourquoi personne n'a rien dit avant ?" Dans les échoppes de Qamishli, les habitants suivent les derniers développements des frappes sur les petites télévisions fixées au-dessus des caisses. "Ça nous dépasse", confie Aziz, les yeux rougis de n'avoir pas quitté l'écran depuis le milieu de la nuit. "Le régime a utilisé ses armes chimiques plusieurs fois, alors pourquoi personne n'a rien dit avant ? Je crois que les Etats-Unis ne veulent pas que seuls certains Etats soient forts ici. Ils veulent régler des comptes et créer une sorte d'équilibre", analyse-t-il.
"Ça me fait peur". Angoissée, une cliente rencontrée par Europe 1 espère une issue au conflit. "Ça me fait peur, comme tout le monde. Je voudrais juste qu'il n'y ait plus d'attaque, plus de guerre… Juste un peu de paix." Seul point d'accord dans ces rues où se mélangent toutes les confessions et opinions : Bachar al-Assad n'a aucune raison de se sentir plus faible aujourd'hui.