Le Tribunal suprême électoral (TSE) du Honduras a rejeté vendredi le recours en nullité présenté par l'opposition contre la proclamation de la victoire du président sortant Juan Orlando Hernandez à l'élection de novembre. Dans un communiqué, le TSE a déclaré "sans objet", par manque de preuves, la demande d'annulation de l'élection pour "fraude" présentée par l'Alliance d'opposition contre la dictature (gauche). Le candidat de l'opposition Salvador Nasralla a annoncé vendredi, sur la chaîne de télévision HCH, son intention de déposer un autre recours, devant la Cour suprême de justice du Venezuela.
"Fraude dans le comptage des voix". Ce tribunal (le TSE) ne fait que prouver qu'il est un organisme à la solde du président" Hernandez, a affirmé Salvador Nasralla, qui a annoncé la tenue d'une marche de ses partisans samedi à San Pedro Sula, dans le nord du Honduras. La procédure en nullité pour "fraude dans le comptage des voix, altération et falsification des procès-verbaux" avait été déposée le 26 décembre, soit un mois après les élections. Ces irrégularités présumées "ont entraîné l'usurpation de la souveraineté populaire", avait affirmé l'ancien président Manuel Zelaya, coordonnateur de l'Alliance d'opposition à la dictature (gauche) qui avait déposé le recours.
Une nette avance mais... Le président Hernandez, 49 ans, avait été officiellement déclaré par le TSE vainqueur avec 42,95% de voix contre 41,42% à Salvador Nasralla, le 17 décembre, trois semaines après les élections. Après le scrutin, lors de la publication de résultats partiels portant sur 57% des bulletins, Salvador Nasralla, 64 ans, un populaire animateur de télévision sans expérience politique, était apparu avec une nette avance sur son adversaire. Mais Juan Orlando Hernandez avait pris l'avantage après une série d'interruptions dans le système de comptage du TSE.
Après la proclamation officielle par le TSE de la victoire de Juan Orlando Hernandez, des opposants ont bloqué des rues et des routes à travers le Honduras et ont affronté les policiers et les militaires. Ces affrontements, qui ont duré plusieurs semaines, ont fait plus de 30 morts, selon des organisations de défense des droits de l'Homme. Une vingtaine de pays, dont les Etats-Unis, ont reconnu Juan Orlando Hernandez comme président élu.