• Copié
Pierre Herbulot, édité par Thibauld Mathieu avec AFP
La situation est toujours tendue à Hong Kong. Si la Chine continue de hausser le ton, de nouvelles manifestations sont prévues ce week-end.

Le mouvement pro-démocratie hongkongais aborde un week-end crucial pour sa crédibilité, au cours duquel il va à nouveau tenter de rassembler les foules après avoir été critiqué pour les violences survenues mardi à l'aéroport, sur fond de menace d'intervention chinoise.

Pékin montre les muscles

Car Pékin a décidé de muscler son discours, assimilant au "terrorisme" les actions les plus violentes du mouvement. Les médias publics chinois ont même diffusé des images à la télévision nationale, sur lesquels on voit une centaine de véhicules militaires stationnés à Shenzen, à moins de 30 kilomètres de la frontière avec Hong Kong. Des blindés sont notamment alignés aux abords d'un stade.

Des images satellites montrent qu'à l'intérieur de l'enceinte, sur la piste d'athlétisme autour de la pelouse, des dizaines de camion de transports de troupe sont aussi présents. Une démonstration de forces aux allures de mise en garde pour les manifestants, qui devraient être un million dimanche dans les rues de Hong Kong.

Dans ce contexte électrique, la communauté internationale multiplie les appels au calme, à l'image de Jean-Yves Le Drian, ministre des Affaires étrangères notamment ou encore de Donald Trump. D'habitude discret sur le sujet, le président américain demande à son homologue chinois de régler "humainement" le problème.

 

Sur place, les conséquences du mouvement se font sentir

Et si les conséquences diplomatiques ne sont pas encore claires, les conséquences économiques se font elles déjà sentir. Dans la baie de Victoria, l'équivalent du quartier des Champs-Élysées à Hong Kong, les boutiques sont à moitié vide. Sur les quinze premiers jours du mois d'août, les professionnels du tourisme assurent connaitre une baisse des réservations de 50% de la part des touristes étrangers et chinois.
La Grande Bretagne, le Japon ou encore Singapour ont mis en garde leurs ressortissants qui souhaiteraient se rendre à Hong Kong.

Et puis les images de l'aéroport occupé cette semaine ont fait le tour du monde. Pékin serre d'ailleurs la vis à toute entreprise soupçonnée de sympathie pour le mouvement pro-démocratie, à l'instar de la compagnie aérienne Cathay Pacific, dont le directeur général Rupert Hogg a démissionné vendredi.

Risque d'échauffourées dimanche

Dimanche, le risque de nouvelles échauffourées est réel. La police a certes donné son feu vert au rassemblement de dimanche dans un grand parc de l'île de Hong Kong, mais elle a interdit aux manifestants de défiler dans la rue. Ce genre d'interdiction a presque systématiquement été ignoré par les manifestants ces dernières semaines et les marches ont systématiquement donné lieu à des heurts avec les forces de l'ordre.