Un détachement de militaires français spécialisés dans la lutte au sol contre le feu est arrivé dimanche soir en Suède, où des incendies de forêt continuent de faire rage malgré l'appui de Canadair européens, dont deux français. Trente sapeurs-sauveteurs des Unités d'instruction et d'intervention de la Sécurité civile (UIISC) ont atterri peu après minuit à Stockholm. Ils devraient être rejoints lundi par 30 pompiers des SDIS du sud de la France.
"Une lutte de longue haleine". Leur mission : s'assurer que les feux sous contrôle ne repartent pas. "Travailler des lisières actives, peu actives ou isolées, traiter la surface, gratter le terrain. C'est une lutte de longue haleine", a indiqué le chef du détachement, Stéphane Nisslé, à l'aéroport international de la capitale suédoise. "Nous pourrions rencontrer des zones de tourbes, des strates d'humus très conséquentes et dans lesquelles le feu a tendance à couver", a-t-il ajouté.
Une cinquantaine de foyers. Deux Canadairs partis de la base de Nîmes-Garons bombardent depuis la fin de semaine un des principaux feux dans la région de Kårböle (centre), à environ 400 km au nord-ouest de la capitale. Vendredi et samedi, ils ont réalisé 234 largages et 57 heures de vol, avec l'appui d'un Beechcraft chargé de missions de reconnaissance. L'Agence suédoise de la protection civile comptabilisait dimanche une cinquantaine de foyers actifs, dont une vingtaine dans l'extrême nord du pays. Les feux les plus violents se situent dans les provinces de Gävleborg, Dalécarlie, Jämtland et Västernorrland, embrasant quelque 250 km2 de forêt.
De nombreux points de ravitaillement. Les pompiers français sont confrontés à des conditions dans l'ensemble comparables à celles rencontrées dans le sud de la France avec des feux virulents, étendus et dont certains menacent des zones d'habitation. "L'avantage c'est la présence de nombreux plans d'eau" qui offrent aux avions des points de ravitaillement moins distants, selon le colonel Pierre Schaller, responsable de la mission. "En revanche, paradoxalement, le peu de vent n'est pas un critère facilitant. En Méditerranée, le mistral et la tramontane poussent les feux mais facilitent la visibilité en orientant les colonnes de fumée", explique-t-il.
Un pays peu habitué à ce genre de sinistre. Sous-équipée pour ce genre d'interventions, la Suède a sollicité l'aide de ses voisins en activant le Mécanisme européen de protection civile. L'Italie, l'Allemagne, la Norvège et la Pologne ont répondu à l'appel en envoyant hommes et matériels. Stockholm a également contacté l'Otan via son Centre euro-atlantique de coordination des réactions en cas de catastrophe.