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Nicolas Tonev / Crédits photo : Hans Lucas via AFP
Alors que les frappes s’intensifient et que les voyageurs quittent le pays, l’ONU appelle à agir d’urgence pour éviter un embrasement du Proche-Orient. Un contingent de soldats de la FINUL, Force intérimaire des Nations unies au Liban, travaille au maintien de la paix. 700 Français composent les troupes de cette armée.

Israël a bombardé jeudi des dizaines de cibles du Hezbollah au Liban, où les États-Unis et la France ont appelé à un cessez-le-feu de 21 jours après des frappes aériennes massives qui ont attisé la crainte d'un embrasement du Proche-Orient. Depuis lundi, les frappes israéliennes ont fait plus de 600 morts au Liban, dont de nombreux civils, tandis que le mouvement islamiste libanais, soutenu par l'Iran, a multiplié les tirs de roquettes vers le nord d'Israël et visé pour la première fois avec un missile la grande ville de Tel-Aviv, dans le centre du pays.

Et au milieu de ce chaos, une armée de casques bleus, est toujours postée à la frontière entre Israël et le Liban. Ce sont les soldats de la FINUL, la Force intérimaire des Nations unies au Liban. Elle est composée de 10.000 soldats dont 700 Français. Cette petite armée est installée en mars 1978 par le Conseil de sécurité de l'ONU. À l'époque, elle devait confirmer le retrait des troupes israéliennes du Sud Liban et rétablir la paix et la sécurité. Sa mission est très éloignée de la réalité d'aujourd'hui. 

"Nous travaillons à la stabilité et à la fin des hostilités"

Le 21 septembre 2023, le général espagnol commandant de la FINUL résume à son corps défendant l'impuissance de sa mission : "Nous travaillons à la stabilité et à la fin des hostilités". Un an plus tard, roquettes et missiles survolent jour et nuit les troupes de la FINUL. Cette frontière qu'elle surveille est appelée ligne bleue, un tracé incertain défini par le relief et 272 barils peints en bleu. Faute de maintenir la paix, la mission se résume à un délicat exercice de bouclier humain, explique le spécialiste du Proche-Orient, David Rigoulet-Rose.

"Elle fait des patrouilles et elle considère que ces patrouilles sont susceptibles d'inhiber les acteurs en présence, à la fois du côté israélien et du côté du Hezbollah. Et l'idée, c'est effectivement que la seule présence active des troupes de la FINUL peut limiter la dynamique conflictuelle".

Et faute de paix, les Nations unies ont élargi la mission des soldats à l'humanitaire. Des missions vantées sur le site de la FINUL qui évoque plus de "4.000 projets, des dons et des actions pour la santé et l'éducation". Avec l'escalade actuelle, la mission est néanmoins considérée comme utile par les pays de la région.