La Belgique redoute une pénurie d'électricité d'origine nucléaire en novembre. Les autorités belges ont indiqué qu'elle tiendrait pour responsable le producteur Electrabel, filiale du géant français Engie, si cette situation se produisait. Electrabel avait annoncé vendredi qu'elle devrait reporter le redémarrage de ses réacteurs Tihange 2 et Tihange 3, repoussés respectivement à juin et mars prochains. Cela a pour conséquence de rendre indisponibles pour le trimestre de l'entrée dans l'hiver une majorité des réacteurs nucléaires exploités par la filiale d'Engie.
Les autorités ont même estimé qu'un seul d'entre eux serait en fonctionnement en novembre, ce qui a provoqué un coup de colère lundi de la ministre de l'Energie Marie-Christine Marghem.
La moitié de l'électricité produite en Belgique est issue du nucléaire. Dans un communiqué la ministre s'est dite "choquée par le comportement d'Electrabel qui, une semaine après avoir assuré à Elia (gestionnaire du réseau de transport d'électricité, ndlr) la disponibilité de ses moyens de production, annonce revoir la planification des interventions sur les centrales créant un écart de 3.000 MW par rapport aux prévisions d'Elia".
Des consultations sont prévues cette semaine avec le secteur énergétique belge mais aussi avec les ministres des pays limitrophes "afin de maintenir une sécurité d'approvisionnement stable et suffisante", a encore indiqué la ministre de l'Energie. Electrabel exploite sept réacteurs nucléaires en Belgique, quatre à Doel près d'Anvers et trois à Tihange dans la région de Liège, des installations souvent décriées pour leur vétusté. Les contre-performances de cette filiale pèsent sur les résultats du groupe Engie. Plus de la moitié de l'électricité produite en Belgique est issue du nucléaire.