Le Royaume-Uni est-il en train de fermer sa frontière aux mineurs isolés de la "Jungle" de Calais récemment démantelée ? Si une partie d’entre eux a pu passer la frontière, nombreux sont les jeunes étrangers qui vont rester en France. Europe 1 se penche sur leur sort et, surtout, sur leur avenir.
Quel était exactement l’engagement de Londres ? Selon l’ancien ministre de l’Intérieur Bernard Cazeneuve, Londres s'est engagé à accueillir tous les mineurs isolés "dont les attaches familiales sont établies" (au titre du règlement européen de Dublin) et à "étudier" les dossiers de ceux "dont l'intérêt supérieur serait de rejoindre ce pays" (pour l'amendement Dubs de la législation britannique). Après l’appel des associations lundi, l’Angleterre a dénoncé "une rumeur" selon laquelle le Royaume-Uni cesserait de prendre en charge sa part de mineurs.
Combien de mineurs ont été acceptés au Royaume-Uni ? Le ministre britannique de l’immigration, Robert Goodwill, a assuré que tous les mineurs de Calais qui avaient demandé l’asile de l’autre côté de la Manche avaient bien été interrogés par les services du Home Office (ministère de l’Intérieur). Il a également précisé que 468 mineurs avaient été accueillis. Mais combien sont donc restés en France ? Sur les 2.200 mineurs qui étaient dans la "Jungle", seuls 468 ont donc été acceptés, soit moins d'un tiers. Il resterait donc plus de 1.700 jeunes sur le territoire national.
Que vont devenir ceux qui sont restés en France ? Dans les centres d'accueil pour mineurs les travailleurs sociaux estiment qu'il y a encore des jeunes qui répondent aux critères qui sont restés en France. Exemple à Lille : sur les 23 mineurs accueillis ici depuis le démantèlement de la "Jungle" de Calais, seuls 4 d’entre eux ont répondu aux critères très stricts imposés désormais par Londres.
"Les autres attendent en espérant de nouveaux départs", explique Frédéric Rouvière, responsable de l’association Sauvegarde du Nord. "On a été surpris par ce faible nombre de réponses positives. Il y a du flottement parce qu’ils ont compris que tout le monde ne passerait pas. On nous a assuré que d’ici à la fin de l’année et le début 2017, on aurait d’autres réponses positives".
Que fait la France pour aider ces mineurs ? La France a donc la charge d'accueillir ces 1.700 jeunes placés sous la responsabilité de la protection de l'enfance. Ils sont donc répartis dans les départements pour suivre des cours intensifs de français et une formation professionnelle.
Ne seront-ils pas tentés de regagner l’Angleterre illégalement ? Si l’attente est trop longue, les responsables associatifs redoutent tous que les mineurs fuguent pour tenter le passage clandestin. Encore une fois.