Décision "arbitraire", "partiale" : les pays concernés ont rejeté en bloc mercredi la décision de l'Union européenne de les inscrire sur sa liste noire de 17 paradis fiscaux exerçant leurs activités hors de leurs frontières. Le ministère tunisien des Affaires étrangères a dit dans un communiqué "sa surprise et son mécontentement" et réclamé une "révision de cette classification dans les plus brefs délais".
"Reprendre le dialogue avec l'Union européenne." De son côté, la fédération patronale tunisienne Utica a appelé le gouvernement à "accélérer les démarches nécessaires pour reprendre le dialogue avec l'Union européenne". Toujours en Tunisie, des responsables économiques et dirigeants politiques ont mis en cause le manque de réactivité des autorités pour rassurer l'UE, en comparaison notamment avec le Maroc, un temps mis en cause mais qui ne s'est pas retrouvé sur la liste noire.
Au Panama, le ministre de l'Économie et Finances Dulcidio De La Guardia a dit, via Twitter, "rejeter l'inscription arbitraire et discriminatoire du Panama sur la liste des paradis fiscaux de l'Union européenne". Le pays est au cœur de l'un des plus retentissants scandales récents d'évasion fiscale, les "Panama Papers".
Une décision "partiale". Même son de cloche du côté de Macao. Le territoire chinois semi-autonome a jugé la décision "partiale" et ne reflétant "pas la véritable situation" de Macao. "Les autorités ont activement coopéré avec la communauté internationale", y compris avec l'UE pour lutter contre l'évasion fiscale transfrontalière, ajoute un communiqué gouvernemental.
La Corée du Sud a, quant à elle, dénoncé une décision qui va "à l'encontre de standards internationaux" et qui pourrait "porter atteinte à la souveraineté fiscale". Un communiqué du ministère des Finances souligne que Séoul "a établi des systèmes efficaces pour échanger des renseignements fiscaux" dans le cadre de traités signés avec des pays étrangers.
"Un malentendu." Pour la Mongolie, son inscription sur la liste est "un malentendu". "Nous sommes sur la liste seulement parce qu'il est difficile d'obtenir des informations et données fiscales" sur les comptes bancaires en Mongolie, a indiqué à l'AFP le ministre des Finances Khurelbaatar Chimed. Il reconnaît volontiers l'opacité du système bancaire en Mongolie en l'état actuel de la loi locale, mais affirme que le pays va "travailler à rendre le système d'informations fiscales transparent et responsable".
La Namibie a, elle, dénoncé avec force la décision "injuste et discriminatoire" de l'Union européenne, qu'elle a attribuée à un problème de "communication". Outre la Corée du Sud, Macao, la Mongolie, la Namibie, le Panama et la Tunisie, Bahreïn, Barbade, Emirats Arabes Unis, Grenade, Guam, Îles Marshall, les Palaos, Samoa, les Samoa américaines, Sainte Lucie ainsi que Trinidad et Tobago figurent sur cette liste établie par les 28 ministres des Finances de l'UE, lors d'une réunion à Bruxelles.