Comme à son habitude, il n’a pas mâché ses mots. Donald Trump a tenu un discours virulent, mardi, devant l’Assemblée générale des Nations unies, à New York, et s’est montré offensif sur plusieurs dossiers internationaux brûlants, à commencer par la Corée du Nord. Brandissant sa maxime "America first", le président américain a multiplié les invectives et les menaces à l'égard des pays qu'il estime être ses "bêtes noires".
"America first"
Donald Trump a débuté son discours à la tribune en défendant son slogan isolationniste : "America first", sur lequel il a été élu président des États-Unis en novembre dernier. "Je placerai toujours l’Amérique d’abord", a-t-il lancé, tout en avertissant que l’armée américaine va devenir "plus forte que jamais". Donald Trump s'est montré déterminé face à ce qu’il nomme des "États voyous", avec, en premier lieu, la Corée du Nord ou l’Iran, ses deux "bêtes noires" depuis son arrivée à la Maison-Blanche. Les "États voyous" sont une menace "pour les autres nations et pour leur propres peuples", a assuré Donald Trump. Selon lui, ce sont a contrario les pays "indépendants" et "forts" qui sont à la base de l’ordre mondial, a-t-il jugé dans un discours qui a largement défendu sa vision unilatéraliste du monde.
Violente diatribe contre Pyongyang et Téhéran
Le "rocket man" de Pyongyang. Donald Trump a violemment chargé le régime "vicieux" et "corrompu" de Kim Jong-Un, qu’il a qualifié de "rocket man". Il a promis mardi de "détruire totalement" la Corée du Nord en cas d’attaque, et a assuré que son dirigeant s’est embarqué dans une "mission suicide", alors que Pyongyang a multiplié les essais nucléaires et tirs de missiles balistiques cet été. "Les États-Unis sont très forts et patients, mais s'ils sont obligés de se défendre ou de défendre leurs alliés, nous n'aurons d'autre choix que de détruire totalement la Corée du Nord", a prévenu le président américain, se disant prêt à répondre sur le plan militaire. Donald Trump a également mis en garde les États qui auraient des échanges commerciaux et financiers avec la Corée du Nord. Il a enfin demandé à aller plus loin que l’adoption de sanctions par le Conseil de sécurité, jusqu'à "isoler le régime de Kim" pour le pousser à la dénucléarisation.
"Rocketman", le petit surnom qu’a trouvé Donald Trump pour Kim Jong-un devant l’Assemblée générale de l'ONU. pic.twitter.com/ZibbHvTCfg
— Brut FR (@brutofficiel) 19 septembre 2017
L’"embarrassant" accord sur le nucléaire iranien. Donald Trump s’est également montré menaçant à l’égard de l’Iran, mettant en péril l’accord nucléaire conclu en 2015 sous son prédécesseur, Barack Obama. "Nous ne pouvons pas laisser un régime meurtrier continuer ses activités déstabilisatrices (…) et nous ne pouvons pas respecter un accord s’il sert à couvrir l’éventuelle mise en place d’un programme nucléaire", a déclaré le président américain en qualifiant l’Iran "d’État voyou". "L'accord avec l'Iran est l'une des transactions les pires et les plus biaisées dans lesquelles les États-Unis soient jamais entré. Franchement, cet accord est un embarras pour les États-Unis", a considéré Donald Trump, sans pour autant dévoiler clairement ses intentions.
De nouvelles sanctions pour le Venezuela ? Enfin, Donald Trump a fustigé la situation "inacceptable" au Venezuela, qu’il qualifie de "dictature socialiste". "Nous ne pouvons pas rester sans rien faire. En tant que voisin et ami responsable, nous devons avoir un but" pour les Vénézuéliens : "récupérer leur liberté, remettre le pays sur les rails et regagner la démocratie", a-t-il ajouté, en se disant prêt à "de nouvelles actions", sans préciser lesquelles.
Critique du fonctionnement de l’ONU
Donald Trump n’a pas non plus épargné l’ONU. Le chef d’État américain a estimé que la contribution américaine au financement de l’ONU était "injustement élevée". Donald Trump, bien qu’il ait salué les nobles objectifs du multilatéralisme de l’ONU, avait déjà pointé du doigt lundi sa "bureaucratie" qui entrave son bon fonctionnement selon lui. "L’ONU a été fondée dans un but très noble (…) Mais ces dernières années, elle n’a pas atteint son plein potentiel à cause de la bureaucratie et d’une mauvaise gestion", a-t-il déclaré. Le président américain, qui appelle de ses vœux à une réforme de l'organisation, a ouvert lundi à New York ce chantier en réunissant 130 pays, appelant l’ONU à devenir "plus performante et efficace", rapporte Le Monde. Une initiative inédite pour un président qui jugeait encore en janvier dernier que l’ONU n’était qu’"un club où les gens se rassemblent, bavardent et passent du bon temps".