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Yanis Darras , modifié à
Le professeur des universités et auteur de l'ouvrage "Holocaustes" aux éditions Plon, Gilles Kepel, était l'invité de La Grande interview Europe 1-CNews. Au micro de Sonia Mabrouk, il est revenu sur la nouvelle escalade de de tensions ce week-end entre Israël et l'Iran. Pour le professeur, Téhéran n'avait d'autre choix que de répondre à la frappe sur son consulat à Damas. 

L'attaque était redoutée. Deux semaines après une frappe aérienne qui a touché le consulat iranien dans la capitale syrienne Damas, attribuée par Téhéran à Israël, la réplique de l'Iran a pris forme. Plusieurs centaines de drones et de missiles ont été lancés vers le territoire israélien ce week-end par la République islamique, assure cette dernière. Une première dans l'histoire que partagent les deux pays.

Invité ce lundi matin sur le plateau d'Europe 1-CNews, le politologue et spécialiste du monde arabe Gilles Kepel affirme que l'Iran se devait de répondre à la frappe du 1er avril. "L'Iran était contraint d'agir", explique-t-il au micro de Sonia Mabrouk. Pour la première fois, L'Iran et Israël se sont fait face dans une attaque directe. "Ça ne s'était jamais produit", regrette l'écrivain. "Les Iraniens avaient jusqu'alors utilisé les Houthis pour marquer leur solidarité avec le Hamas. Les Houthis sont un investissement assez faible avec un retour sur investissement énorme puisqu'ils ont quasiment empêché tout le trafic commercial de la mer Rouge et du canal de Suez", poursuit Gilles Kepel. 

Un régime iranien qui s'érode

"Mais l'Iran a été contraint d'agir, sinon, il apparaissait comme ayant perdu" le conflit face à Israël poursuit le spécialiste du monde arabe. Problème pour le régime islamique : l'attaque de ce week-end a été très largement arrêtée par le dôme de fer, le système de protection aérienne d'Israël, mais aussi par les alliés de l'État hébreu. 

"Il y a eu bien sûr des manifestations d'enthousiasme spontanées entre guillemets à Téhéran, mais c'étaient toujours les mêmes. On a vu des séances, ils ont filmé les séances du Parlement où ils criaient 'Mort à Israël'. Mais ce Parlement n'a jamais été élu aussi peu de votants depuis la République islamique. On voit que c'est quand même un régime qui est aujourd'hui rétréci dans sa base sociale autour des gardiens de la révolution qui sont originaires principalement de zones périphériques et qui expliquent la violence, par exemple, qui a été exercée contre les femmes éduquées du monde urbain", conclut-il. 

Reste à savoir si l'État hébreu répondra à l'attaque iranienne, la crainte d'une escalade de la violence tournant au conflit régional étant encore dans toutes les têtes des voisins des deux pays, mais également des alliés d'Israël qui appellent à la retenue, notamment les États-Unis