C’est une affaire digne d'un scénario hollywoodien. Depuis la semaine dernière, le paysage politique portugais est secoué par une affaire de corruption. Depuis trois ans, la justice enquête sur de possibles irrégularités dans le cadre de l’attribution d’un site de production d’hydrogène et d’un site d’extraction de Lithium.
Mardi 7 novembre, le Premier ministre socialiste Antonio Costa a présenté sa démission devant la presse après l'évocation de son nom dans l'affaire. "Les fonctions de Premier ministre ne sont pas compatibles avec un quelconque soupçon portant sur mon intégrité. Dans ces circonstances, j’ai présenté ma démission au président de la République", a-t-il expliqué, jugeant néanmoins "avoir la conscience tranquille".
Une simple confusion...
Un peu plus tôt, le ministre des Infrastructures avait été mis en examen, tandis que des perquisitions étaient réalisées au siège du gouvernement et au domicile d'Antonio Costa. Mais surprise, quelques jours plus tard, le ministère public a avoué s’être trompé d’Antonio Costa. En réalité, l’enquête visait plutôt le ministre de l’Économie, Antonio Costa… Silva.
La confusion aurait été faite lors de l'écoute d'un enregistrement téléphonique de l’avocat Diogo Lacerda Machado, qui a été placé, lui aussi, en détention provisoire. Durant cet appel, où il est soupçonné de tenter d’influencer l’attribution d’un marché public, il fait notamment référence à Antonio Costa et le contexte semblait suffire à comprendre qu'il s'agit du ministre de l’Économie. Mais vraisemblablement, ce n'était pas le cas.
Un séisme politique parti pour durer ?
C’est d’ailleurs l'avocat lui-même qui s’est rendu compte du quiproquo et qui a prévenu les juges. Malgré cette erreur, l’ex-Premier ministre portugais ne reste pas pour autant dans le viseur de la justice du pays. Le scandale autour de l’attribution d’un site d’extraction de Lithium éclabousse directement l'ancien chef du gouvernement. Les autorités ont notamment retrouvé 75.800 euros en liquide dans le bureau du chef du cabinet du Premier ministre.
Le président du Portugal a d'ores et déjà ordonné la tenue de nouvelles élections législatives, le 10 mars 2024. À moins que cette erreur judiciaire ne provoque de nouveaux changements.