Le chef de l'ONU a appelé "à éviter une situation hors contrôle" en Syrie, la tension entre Washington et Moscou étant encore montée d'un cran après l'avertissement lancé par Donald Trump d'un tir imminent de missiles en représailles à l'attaque chimique présumée près de Damas, au cœur de nouvelles réunions jeudi.
Trump tonne sur Twitter. Dès le petit matin mercredi, le président américain avait donné le ton sur Twitter. "La Russie jure d'abattre n'importe quel missile tiré sur la Syrie. Que la Russie se tienne prête, car ils arrivent, beaux, nouveaux et 'intelligents !' Vous ne devriez pas vous associer à un Animal qui Tue avec du Gaz, qui tue son peuple et aime cela", a écrit Donald Trump. En appui au président, le Pentagone s'est dit "prêt" à présenter des options militaires pour frapper la Syrie, tandis que le régime de Bachar al-Assad a évacué des aéroports et des bases militaires selon une ONG.
Mais après les tweets présidentiels va-t-en-guerre du matin, la Maison-Blanche s'est montrée plus prudente. "Le président tient la Syrie et la Russie pour responsables de cette attaque aux armes chimiques", mais "toutes les options sont sur la table, la décision finale n'a pas été prise", a déclaré sa porte-parole, Sarah Sanders.
Guterres "très inquiet". Mercredi soir, le secrétaire général de l'ONU, Antonio Guterres, a exhorté les cinq membres permanents du Conseil de sécurité "à éviter une situation hors contrôle" en Syrie, réaffirmant sa "grande inquiétude face à l'impasse actuelle". Jugeant la situation "très tendue", le porte-parole du Kremlin Dmitri Peskov a dit espérer "que toutes les parties vont éviter tout acte qui ne serait en réalité en aucun cas justifié". L'ambassadeur russe au Liban Aleksander Zasypkin s'est fait plus menaçant sur la chaîne Al-Manar, basée au Liban et gérée par le Hezbollah chiite libanais : "en cas de frappe américaine (...), les missiles seront détruits, de même que les équipements d'où ils ont été lancés".
La France se prononcera "dans les prochains jours". Donald Trump a déploré que les relations entre les Etats-Unis et la Russie soient "pires aujourd'hui qu'elles ne l'ont jamais été, y compris pendant la Guerre froide". Un constat d'échec pour le président américain qui avait fait de la relance des relations avec la Russie un des grands objectifs de sa politique étrangère. La France annoncera "dans les prochains jours" une "décision" en accord avec les alliés américain et britannique, a dit le président français Emmanuel Macron, assurant que les bombardements viseraient "les capacités chimiques" du régime de Damas.