Des conditions insoutenables. Selon Amnesty international, entre 2011 et 2015, 13.000 prisonniers auraient été pendus dans une seule et même prison syrienne, la prison de Sadnaya. Les prisonniers, considérés comme des opposants au régime de Bachar al-Assad y auraient été traités avec violence. "A Sadnaya, je n'avais presque pas d'eau, pas de nourriture. Je n'avais pas le droit de parler aux autres détenus", confie à Europe 1, Kays, la trentaine, arrêté après des manifestations à Hama, en Syrie, en 2012.
"Ils nous frappaient". "Les gardiens nous frappaient, nous insultaient". Les détenus n'avaient pas non plus accès aux médicaments. "Cela a été très difficile pour moi. J'ai été très malade parce que je suis resté dans la prison pendant 2 ans et 7 mois. Mon état de santé était critique", raconte-t-il.
Choisis au hasard pour être pendus. Au moins une fois par semaine, entre 2011 et 2015, des groupes de personnes ont été extraits de leurs cellules pour des procès arbitraires, avant d'être battus puis pendus. "On savait que tous les mardis et les jeudis, les gardiens choisissaient au hasard des prisonniers. Ils les emmenaient dans un autre endroit de la prison pour les pendre. Ce sont d'autres prisonniers qui nous en ont parlé, ceux qui avaient des liens privilégiés avec des gardiens", assure Kays.
"Si vous parliez, vous pouviez être tué". Dans la prison gouvernementale, la crainte de se faire tuer est permanente. "Si vous parliez vous pouviez être tué. C'est arrivé à certains détenus qui appelaient simplement à l'aide ou parce qu'ils voulaient simplement aller aux toilettes", ajoute Kays.