"Ce gouvernement a tout faux, sur la méthode et sur le fond." Brice Hortefeux, fidèle sarkozyste, n'a pas eu de mots assez durs contre l'exécutif, mardi, au micro d'Europe 1. "Sur la méthode, il a été incapable de faire la pédagogie de [la loi Travail], a été obligé de passer en force au Parlement. Sur le fond, il a oublié une vérité : à vouloir plaire à tout le monde, on ne satisfait personne."
"La France assommée par des images de chaos". Pour le député européen LR, "avec ce gouvernement, c'est désordre partout, autorité nulle part. Désordre dans la rue, au Parlement, au gouvernement". Alors que les opposants à la loi El Khomri entament leur quatrième mois de mobilisation, Brice Hortefeux a fustigé les blocages que cela entraîne. "Les Français assistent ébahis à ce quatrième mois où on voit la gauche manifester contre la gauche, tandis que la France est assommée par des images de chaos." Certes, le lieutenant de Nicolas Sarkozy n'a pas oublié de s'en prendre aux responsables de la CGT, qui, selon lui, "par leur attitude, leur jusqu'au-boutisme, bloquent la croissance, ralentissent l'activité, pénalisent l'emploi et minent l'image de notre pays à l'international". Mais il a réservé ses piques les plus féroces à l'exécutif.
Défaut d'autorité. Pour illustrer le défaut d'autorité du pouvoir en place, Brice Hortefeux a mentionné "Urgence notre police assassine", collectif de lutte contre les violences policières. "Quand on observe que le gouvernement n'a engagé aucune initiative, aucune procédure pour mettre fin à ce collectif secret, les bras vous en tombent", a-t-il affirmé. Une contre-manifestation organisée par ce collectif avait pourtant été interdite par la préfecture de police, le 18 mai dernier. Et la fondatrice du collectif, Amal Bentounsi, a déjà été poursuivie, en 2013, pour "diffamation publique envers une administration publique".
Emmanuel Macron au pilori. Mais Brice Hortefeux a également fustigé l'inaction de Bercy. "Le ministre de l'Économie a disparu", a-t-il affirmé. "Que Monsieur Macron fasse ce qu'il a à faire ! Je ne comprends pas que le président de la République accepte qu'un des ministres les plus importants s'occupe d'un mouvement chargé de la promenade alors que nous avons tellement d'enjeux à surmonter pour notre pays", a déclaré l'eurodéputé, raillant le mouvement "En Marche !" lancé par Emmanuel Macron. La veille, celui-ci recevait pourtant Pierre Gattaz, président du Medef.