La situation des professeurs est-elle tenable en France ? Depuis plusieurs jours, les enseignants français sont victimes d'une augmentation des actes violents de la part de leurs élèves. L'actualité est émaillée par des événements comme la démission "par sécurité" du proviseur de l'établissement Maurice-Ravel à Paris ce mercredi après une altercation avec une élève qui refusait d'enlever son voile dans le lycée, comme le veut la loi de 2004. Mercredi dernier, une professeure d'un lycée de Villeneuve-la-Garenne en région parisienne a porté plainte après avoir été menacée de mort par une élève de son lycée après un désaccord.
Invitée de La Grande interview Europe 1/CNews/Les Échos, ce dimanche, Aurore Bergé, ministre de l’Égalité entre les femmes et les hommes, a convenu que "lorsqu'un professeur est menacé c'est insupportable et c'est une défaite pour tous". Par ailleurs, l'ancienne cheffe de file LREM à l'Assemblée, distingue plusieurs catégories de personnes ayant mis "une cible dans le dos" du proviseur. "C'est l'élève qui a vraisemblablement menti, il y a ensuite ceux qui l'ont menacé et puis c'est une députée LFI qui a cru bon de relayer une thèse dont on sait aujourd'hui qu'elle est fausse', a-t-elle indiqué.
"Ce n'est pas une convenance personnelle quand on est menacé"
Le retrait du proviseur a été qualifié de "convenance personnelle" par le rectorat. Un choix sémantique que la ministre déléguée ne partage pas. "Ce n'est pas une convenance personnelle quand on est menacé et qu'on a peur pour sa vie, alors que dans notre pays une école a déjà été attaquée à Toulouse et que deux enseignants ont été assassinés", a-t-elle souligné. Concernant la position du gouvernement sur cet événement, Aurore Bergé a tenu à rappeler les actions mises en place pour soutenir le proviseur.
"Ceux qui ont été très clairs, ce sont la ministre de l'Éducation et le Premier ministre qui a dit au nom du gouvernement qu'on allait porter plainte contre l'élève qui avait menti ce qui est une première et ce qui envoie un signal", a-t-elle martelé. "L'État sera toujours du côté de nos enseignants", a-t-elle conclu.