Portes non-fermées, visites entre détenus, rapport sexuels autorisés et la liste est longue. Le rapport de fonctionnement de la prison Réau, en Seine-et-Marne, ne manque pas de surprendre. Commandé par la direction de l'administration pénitentiaire à la suite d'une tentative d'évasion spectaculaire, ce document confidentiel rendu le 28 mars souligne le véritable laxisme institué au sein du quartier maison centrale (QMC). Cet espace de la prison réservé aux détenus lourdement condamnés, qui représentent au total moins de 3% des prisonniers.
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Les cellules restent ouvertes. Ces derniers, censés faire l'objet d'un suivi bien plus strict, bénéficiaient au contraire des largesses de certains surveillants de l'administration pénitentiaire. Le rapport évoque en premier lieu "un système plus ou moins clandestin des portes non-fermées à clé", dévoile Le Parisien qui a pu prendre connaissance des conclusions de l'enquête.
En résumé, la cellule de certains détenus restait ouverte dans la journée, leur permettant ainsi de circuler librement dans la prison. Sur les vidéos de surveillance récupérées pour les biens de l'enquête, on voit ainsi un détenu quitter pendant plusieurs heures sa cellule et y revenir sans qu'aucun surveillant n'intervienne.
"Dans la même cellule pour préparer une pizza". Plus surprenant encore, des prisonniers étaient même autorisés à rendre visite à d'autres détenus. Une autorisation donnée verbalement par le directeur adjoint de l'établissement, rapporte Le Parisien. "J'ai appris qu'un dimanche, quatre détenus étaient restés dans la même cellule toute un après-midi pour préparer une pizza", révèle un membre du service pénitentiaire.
Pourtant cette pratique est formellement interdite pour éviter tout rapprochement entre les criminels. Et si les surveillants se risquaient à refuser les visites entre détenus, ils en prenaient pour leur grade. L'un d'entre eux s'est en effet fait insulter après avoir refusé à un braqueur d'aller boire un café dans la cellule… d'Antonio Ferrara, le roi de la belle fiché au grand banditisme pour de nombreux braquages de fourgons blindés.
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Pression sur les surveillants. Enfin, même les règles élémentaires comme le contrôle des détenus aux portiques de détection métallique avant l'accès à la promenade n'étaient pas appliquées. "Depuis mon arrivée, en juin 2012, je n'ai jamais vu les détenus passer sous le portique de détection", assure un surveillant.
Une permissivité liée à "la pression à laquelle sont soumis les surveillants", indique le rapport. Les surveillants évoquent également le nombre trop important de tâches administratives qui les empêchent de se concentrer sur la surveillance des détenus.