L'autorité de sûreté nucléaire tape du poing sur la table. Dans un rapport publié mercredi, l’ASN met en demeure EDF de respecter la réglementation relative aux fluides radioactifs. Une injonction qui fait suite au rejet de tritium à la centrale nucléaire de Civaux, dans la Vienne.
De l'eau contenant du tritium en quantité très largement supérieure aux valeurs attendues, mais inférieure au seuil de potabilité, de l'eau avait été découverte le 13 janvier dans la nappe phréatique située sous la centrale après un prélèvement des eaux souterraines de la centrale réalisé le 4 janvier par EDF.
"Une attention insuffisante à l’égard des risques"
L'ASN estime que "même si ce rejet de tritium non maîtrisé a un impact très faible sur l’environnement", elle "considère que cet événement révèle, chez l’exploitant de la centrale de Civaux, une attention insuffisante à l'égard des risques de contamination par le tritium".
Le 17 janvier, "les inspecteurs ont constaté que le revêtement" au niveau de la capacité de rétention des réservoirs d'effluents "était dégradé en de nombreux endroits et n’assurait plus sa fonction d’étanchéité". Ainsi, "des fissures sont présentes dans le béton, dont certaines ont manifestement fait l'objet d'une réparation d'étanchéité à l'aide de mastics ou de gels de silicone".
10 jours pour restaurer l’étanchéité des lieux
Depuis cette découverte, l'ASN s'assure que "l'exploitant met en oeuvre les actions permettant d’éviter la poursuite des rejets dans la nappe". Ainsi, "des pompages visent à assurer l’absence d’eau dans cette capacité de rétention et la réparation de la fuite du circuit KER sont en cours", selon l'ASN.
Au final, l’autorité de sûreté met en demeure EDF "de restaurer l’étanchéité de la capacité de rétention des réservoirs KER sous dix jours" et de "procéder à la réparation pérenne de cet ouvrage avant le 31 août".