L'invasion progresse chaque année. Probablement arrivé de Chine vers le Lot-et-Garonne en 2004, dans une cargaison de poteries, le frelon asiatique a colonisé en sept ans tout le quart Sud-Ouest de la France. Il a déjà été signalé dans quelque 39 départements,jusqu'en Seine-Saint-Denis.
Le prédateur numéro 1 des abeilles
Le frelon asiatique est surtout le cauchemar des abeilles : ce redoutable prédateur en a fait sa nourriture favorite. Dans les départements envahis, ses attaques contre les ruches sont incessantes et les apiculteurs ne peuvent qu'avouer leur impuissance face au raz-de-marée.
Le scénario est toujours le même. Les essaims d'abeilles sont harcelés tout l'été. Thorax brun foncé, tacheté d’orange sur la tête et l’abdomen, le frelon asiatique attaque les butineuses, les décapite, leur arrache pattes et ailes, avant d’emporter leur thorax pour nourrir sa colonie.
Puis à partir de septembre, les abeilles gardiennes se faisant moins nombreuses à l'entrée de la ruche, les frelons asiatiques pénètrent directement dans les ruches et s'attaque directement aux couvains.
Moins d'abeilles, moins de naissances, moins de ressources pour nourrir la reine, qui s'affaiblit et meurt… La population de la ruche est condamnée d'avance. Certains producteurs de miel ont beau faire obstacle de leur corps et repousser les assaillants à coups de tapette, leur effort est dérisoire.
Âmes sensibles, s'abstenir : voici l'extrait d'un documentaire de la BBC, montrant l'attaque d'une ruche de 30.000 abeilles par un essaim de 30 frelons. Une véritable hécatombe.
Bientôt dans toute l'Europe
L'installation de Vespa Velutina pourrait rapidement prendre des proportions bien supérieures. Le Museum d'Histoire naturelle prévoit l'extension prochaine de cette espèce invasive. "La plupart des pays d’Europe ont un risque non négligeable de voir le Frelon à pattes jaunes s’y acclimater", indique un communiqué publié en juin.
Les régions où le frelon asiatique pourrait le plus facilement s'acclimater sont celles où il est le plus présent aujourd'hui : la côte Atlantique et le nord de la Méditerranée. Mais la péninsule des Balkans ou encore la Turquie devraient également bientôt subir ses incursions.
Un premier décès en juin dernier
Quant au danger pour l'homme, il reste relatif, même si le frelon asiatique a fait une première victime avérée en juin, en Gironde. Le problème vient davantage de sa prolifération que de son agressivité, comparable à celle des guêpes ou frelons européens que l'on croise le plus souvent en France.
Pour ne pas courir de risque, la condition reste de ne surtout pas approcher son nid à moins de cinq mètres. Etant donné la propension en hausse de cette espèce à installer ses nids au beau milieu de certaines communes du Sud de la France, dans les branches des arbres, les incidents pourraient bien se multiplier dans les années à venir.