Heureux épilogue pour Fahim. Le papa de cet enfant bangladais, récemment sacré champion de France d'échecs, a été provisoirement régularisé vendredi par la préfecture du Val-de-Marne. Cette décision met ainsi fin à l'obligation de quitter le territoire français qui frappait les deux hommes.
François Fillon avait demandé en personne à ce que le cas de la famille soit réétudié en urgence. Interrogé sur France Inter, l'ancien Premier ministre s'était saisi du dossier dès la semaine dernière. "Naturellement ce jeune homme, s’il est un champion d’échec, mérite que son cas soit regardé avec la plus grande attention et donc on ne va pas attendre l’élection présidentielle pour le faire, on va le faire dès aujourd’hui", avait-il déclaré vendredi 4 mai.
"Il mérite que son cas soit regardé" :
La préfecture du Val-de-Marne a donc statué sur son cas le 11 mai après un entretien à 9h30. "Mon père a eu une carte de trois mois pour travailler, voilà, je suis content, je suis heureux", a déclaré le jeune champion. L'homme s'est vu remettre un récépissé de demande de titre de séjour qui régularise sa situation pour trois mois, en attendant que sa requête soit acceptée. Le père, submergé par l'émotion, est resté silencieux avant de lâcher "je suis heureux".
Hébergé par les membres du club d'échec
Victime de "persécutions en raison de son appartenance politique", selon le Réseau éducation sans frontière (RESF) Nura Alam s'est vu refuser fin 2008 une demande d'asile puis en 2010 un titre de séjour, rapporte RTL. Cette décision a été confirmée par le tribunal administratif de Melun en octobre 2010. Depuis cette date, le père de Fahim fait donc l'objet d'une obligation de quitter le territoire français.
Fahim joue aux échecs depuis l'âge de 6 ans. C'est son papa qui lui a appris à jouer avant de fuir son pays et de venir en France. Entre février 2009 et août 2010, les deux Bangladais ont d'abord été accueillis par France Terre d'Asile. S'en est suivi de nombreuses galères dans des hôtels d'urgences. Fahim est actuellement hébergé par les familles de son club et bénéficie du soutien de la Fédération française d’échecs. Mais le maire socialiste de Créteil, Laurent Cathala, a promis de les loger et de trouver un travail au père.
"Son titre devrait lui ouvrir les portes"
"C'est un garçon qui travaille extrêmement bien. Il est bien intégré, il parle extrêmement bien français", estimait Isabelle Charfi, la présidente de la fédération de parents d'élèves FCPE du collège Clément-Guyard pour défendre le cas du jeune garçon. "Son titre de champion de France devrait lui ouvrir automatiquement les portes de l'équipe de France puisque la condition, c'est d'être scolarisé en France", précisait confiant Jordi Lopez, directeur technique national adjoint des sélections de jeunes, cité par Ouest-France.
Mais pour intégrer l'équipe de France, et participer aux championnats d'Europe comme il le souhaite, Fahim devait avoir des papiers en règle. Voila qui est chose faite. Le jeune garçon a reçu une carte qui lui permet de quitter le territoire français pour participer au championnat d'Europe d'échecs.