On savait qu'avoir des parents cadres était synonyme pour les enfants d'études supérieures. On sait désormais que ça augmente ses chances de trouver un emploi stable. C'est que ce révèle une étude du Centre d'étude et de recherche sur les qualifications (Céreq) publiée jeudi.Cette 5ème édition de l'enquête "Quand l'école est finie" a été menée au printemps 2013 auprès de 33.500 jeunes sortis de formation initiale en 2010.
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Enfants d'ouvriers et d'immigrés pas gâtés. Près de 6 jeunes sur 10 ayant fini leurs études en 2010 ont connu rapidement un accès durable à l'emploi, proportion qui monte à 71% pour les enfants de cadres. À l'inverse, l'accès rapide à un emploi stable descend à 55% pour les jeunes issus d'une famille d'ouvriers ou employés et tombe à 51% pour les jeunes issus de l'immigration.
"On a des inégalités sociales d'insertion. Le risque de rester hors de l'emploi ou en marge est trois fois plus important quand on est fils d'ouvrier ou d'employé que fils de cadre", a souligné Alberto Lopez, directeur du Cereq.
Les plus diplômés sont gagnants. Par diplôme, les plus galonnés sont plus assurés d'avoir un emploi stable. En effet, selon l'étude, l'accès durable à l'emploi a concerné 86% des titulaires d'un doctorat, seulement 48% des CAP-BEP et juste 24% de ceux qui ont quitté le système éducatif sans diplôme. Exception cependant pour les Bac+2/+3 santé social qui obtiennent le plus haut taux d'intégration durable sur le marché de l'emploi : 95%.
"Si le diplôme n'est plus suffisant pour protéger du chômage et d'une insertion professionnelle chaotique, il est toujours et de plus en plus nécessaire", souligne l'étude. Ainsi, 28% des non diplômés ont passé plus de deux ans en recherche d'emploi.
Des jeunes en majorité satisfaits. "Malgré la morosité associée à la crise et les évolutions des conditions de travail dans les entreprises, qui pose question", deux tiers des jeunes se disent satisfaits dans leur emploi, a indiqué M. Lopez. Et pas moins de 65% des jeunes s'estiment employés à leur niveau de compétence. "L'école doit aussi se préoccuper de ce que deviennent les élèves qui l'ont quittée", a estimé la ministre de l'Education nationale Najat Vallaud-Belkacem qui a reçu l'étude.
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