L'INFO. Les examens anthropologiques ont parlé. L'otage français Philippe Verdon, qui avait été enlevé en novembre 2011 par Al-Qaïda au Maghreb islamique (Aqmi) et dont le corps a été retrouvé au début du mois dans le nord du Mali, a été assassiné d'une balle dans la tête, a annoncé jeudi le parquet de Paris.
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Un otage assassiné. "Après rapatriement de la dépouille en France, l'autopsie pratiquée mercredi a été complétée aujourd'hui (jeudi) par un examen anthropologique toujours en cours qui permet dès à présent d'établir que Philippe Verdon est mort assassiné d'une balle dans la tête", a précisé le parquet.
"Exécuté parce qu'il était faible". Pour Pascal Lupart, le président du comité de soutien de Philippe Verdon, l'otage "a certainement été exécuté parce qu'il était faible". Philippe Verdon souffrait d'un ulcère et de tachycardie au moment de son enlèvement. Selon Pascal Lupart, "cet assassinat, qui ajoute de la peine pour une famille déjà endeuillée", prouve que ces "chiens sont capables de mettre leurs menaces à exécution et donc de tuer froidement".
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Des questions en suspens. Les résultats des examens pratiqués sur la dépouille de Philippe Verdon laissent toutefois des questions sans réponse. La première d'entre elle : quand Philippe Verdon a-t-il été tué ? Les terroristes d'Aqmi ont revendiqué l'assassinat dès le mois de mars tandis que François Hollande a évoquait pour sa part une mort possible il y a quelques semaines. A ce stade, les examens ne permettent pas de dater le décès.
Autre question : pourquoi Philippe Verdon a-t-il été tué ? Les ravisseurs ont expliqué leur geste en représailles à l'engagement militaire français au Mali. Il n'est toutefois pas impossible que l'état de santé de l'otage ait poussé les ravisseurs à l'exécuter car sa fragilité physique ne lui permettait plus de suivre le rythme de la vie dans le désert.
Enlevé en novembre 2011. L'Elysée avait confirmé lundi soir la mort du géologue français enlevé avec l'un de ses collègues le 24 novembre 2011 au Mali. Dans une vidéo tournée en février 2012 et dont les autorités avaient pris connaissance en avril, l'otage français s'alarmait. "Je suis dans un état d'affaiblissement très, très important, je suis très inquiet", disait-il, ajoutant : "je sais que je ne vais pas tenir longtemps".