Près d’un an après les faits, Pierre Schydlowski a décidé de réagir. Le jeune homme de 23 ans a saisi le tribunal administratif de Rennes pour contester son renvoi de l’école militaire Saint-Cyr. "Mes supérieurs m’ont tenu des propos clairement homophobes", a-t-il confié à Europe 1.
L’affaire commence en juin 2011. Le jeune militaire est victime d’un viol dans une discothèque de Munich, où il fait ses études d’officier dans le cadre d’un échange avec l’armée française. Traumatisé, il ne se présente pas à ses examens quelques jours plus tard. Son exclusion lui est alors signifiée pour mauvais résultats et écarts de conduite
"Mon homosexualité dérangeait"
Le jeune homme affirme aujourd'hui au micro d’Europe 1 avoir été brimé en raison de son homosexualité. "J’ai été exclu de Saint-Cyr stricto sensu et finalement je pense que la raison de ce renvoi n’est pas mes résultats, qui étaient bons voire très bons pendant toute la durée de ma formation, mais plutôt mon homosexualité qui dérangeait", confie-t-il.
L’armée conteste
Pour Pierre Schydlowski, pas de doute, c’est bien son homosexualité qui a motivé son renvoi. "Mes supérieurs m’ont donné des ordres totalement illégaux, comme l’interdiction d’avoir une relation avec des camarades militaires allemands ou français", raconte le jeune homme.
"La pression de la hiérarchie était telle qu’on voulait me pousser à quitter l’institution, en me traitant de déviant, en me disant que je ne faisais pas honneur au corps officier en ayant cette orientation sexuelle", insiste-t-il.
L’armée conteste cette version des faits et soutient que seuls ses résultats insuffisants ont conduit Pierre Schydlowski à être renvoyé. La justice, saisie, tranchera. En attendant, Pierre Schydlowski a été muté à Bourges pour s’occuper de l’entretien du matériel.