La présidente d'Île-de-France Valérie Pécresse, qui gère les 469 lycées publics de la région, a promis jeudi la protection fonctionnelle à tous ses agents qui seraient "menacés" ou "attaqués" pour faire appliquer l'interdiction du port de l'abaya ou du qamis à la rentrée. "L'application stricte de la loi de 2004 (qui proscrit les signes religieux ostensibles à l'école, NDLR) ne sera pas sans causer certaines difficultés dans certains établissements", a prévenu l'élue de droite en marge d'un point presse sur les lycées franciliens, à l'occasion de la rentrée scolaire.
Protéger et assister juridiquement l'agent
C'est pourquoi l'ex-candidate LR à la présidentielle "garantit" à "tous les agents des lycées de la région que, s'ils menacés ou s'ils sont l'objet d'attaques à cause de l'application de la loi de 2004", la région leur attribuera "systématiquement la protection fonctionnelle". Avec celle-ci, l'administration employeuse doit protéger et assister juridiquement son agent contre les attaques dont il fait l'objet dans le cadre de ses fonctions.
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"Je souhaite que l'Education nationale fasse de même avec les enseignants ou les équipes de direction", a ajouté Valérie Pécresse, se réjouissant d'une prise de position du ministre de l'Education Gabriel Attal qui "clarifie les choses". La décision annoncée dimanche par ce dernier de proscrire en milieu scolaire ces longues robes de tradition moyen-orientale qui se portent au-dessus des vêtements a été approuvée par la droite et l'extrême droite, et suscité des réactions contrastées à gauche.
La solitude des équipes pédagogiques
Les élèves se présentant au collège ou lycée en portant l'abaya ne pourront pas entrer en classe mais "seront accueillis" par les établissements scolaires, qui devront dès la rentrée "leur expliquer le sens" de cette interdiction, a déclaré jeudi Gabriel Attal. Le nouveau ministre, qui avait annoncé dimanche l'interdiction de cette longue robe portée par certaines élèves musulmanes, a souligné que la nouvelle règle concernerait également le port du qamis, version masculine de ce vêtement.
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"J'alerte depuis des mois sur des infractions, on a laissé les proviseurs et les équipes pédagogiques beaucoup trop seuls", a encore dit Valérie Pécresse, pour qui "les attentes à la laïcité sont en augmentation dans les lycées d'Île-de-France".