Adrien Taquet, secrétaire d'État chargé de la Protection de l'enfance, revient au micro d'Europe 1 sur les accusations de pédophilie à l'encontre de l'écrivain Gabriel Matzneff et souhaite plus largement que "la fin de l'impunité que marque peut-être le début de cette affaire ne s'arrête pas là." Son combat dit-il, est "que les agressions sexuelles, la violence sexuelle dont souffrent des dizaine de milliers d'enfants dans notre pays chaque année ne puissent plus avoir lieu".
"Il était temps de mettre le sujet de la pédophilie à la une des journaux"
"Je trouve qu'il est important de mettre en lumière le cas Matzneff, mais au-delà de cela, il était temps de mettre le sujet de la pédophilie plus largement à la une des journaux", a-t-il précisé sur Europe 1.
Souvent, les prédateurs demandent aux enfants de garder "leur petit secret".
— Adrien Taquet (@AdrienTaquet) 28 décembre 2019
Gabriel #Matzneff poussait l’horreur jusqu’à relater ses agissements dans ses livres. 1/2
Alors que le ministre de la culture Frank Riester a demandé au Centre national du Livre pour quelles raisons l'écrivain percevait une allocation versée à certains auteurs qui rencontrent des difficultés financières, Adrien Taquet a commenté : "Je trouve que ce qui est intéressant, au-delà de ces éléments là - qu'il faut bien évidemment éclaircir -, c'est de comprendre pourquoi un tel sentiment d'impunité a pu rendre possible ce genre de faits et d'écrits il y a 20, 30 ans, et comment depuis lors rien ne s'est passé."
Il a au passage rappelé que la séquence télévisuelle d'Apostrophe, émission alors présentée par Bernard Pivot et dans laquelle était invitée Gabriel Matzneff en 1990, a été vue "150 000 fois", et il s'interroge : "Pourquoi avons-nous enfoui dans une partie bien cachée de notre mémoire collective cette histoire-là ?"
"S'interroger sur ce que cette affaire révèle de nous en tant que société"
"Aujourd'hui l'impunité pour les pédophiles, c'est terminé", a ajouté le secrétaire d'Etat. "C'est ce pourquoi se battent les associations depuis des années; et c'est tout le sens de plan de lutte contre les violences faites aux enfants que j'ai présenté le 20 novembre dernier. Nous durcissons les peines pour la consultation de sites pédopornographiques, portant à 5 ans les peines de prison, avec l'inscription automatique pour les auteurs de ces infractions-là au fichier des agresseurs sexuels."
"Je crois qu'il faut s'interroger sur ce que cette affaire révèle de nous en tant que société" a-t-il plus largement insisté, faisant écho aux propos de Denise Bombardier, elle aussi invitée de l'émission de Bernard Pivot à l'époque.