Me Alain Jakubowicz, qui défend l'homme suspecté d'avoir enlevé et tué Maëlys fin août en Isère, a lourdement mis en cause lundi le procureur de Grenoble, Jean-Yves Coquillat, l'accusant d'avoir donné à la presse une chronologie "impossible" de la nuit où a disparu la fillette. "Lorsque le procureur de la République en personne vient devant la presse dire des choses qui sont objectivement totalement contraires à la réalité du dossier, alors là, je ne peux pas l'accepter", a tonné l'avocat, qui avait gardé le silence jusqu'à présent, sur le plateau de BFMTV.
La fillette présente à 3h15, selon des témoins. Selon lui, le cousin de la mère de Maëlys a affirmé à trois reprises devant les enquêteurs qu'il avait vu Maëlys à 3h15 dans la salle de mariage dans la nuit du 26 au 27 août durant laquelle elle a disparu. "Nous savons avec une quasi-certitude qu'avant 3h30 personne ne s'inquiète de la disparition de Maëlys", or "toute l'accusation du procureur repose sur le postulat selon lequel l'enfant a disparu à 2h45", a dénoncé l'avocat, ajoutant que son client avait quitté la salle des fêtes de Pont-de-Beauvoisin à 3h55 cette nuit-là.
"Comment Maëlys qui est vue à 2h45 par ses grands-parents peut être vue à 2h45 dans la voiture de Nordahl Lelandais à 800m de là ?", s'interroge l'avocat du suspect pic.twitter.com/heqywpJKDg
— BFMTV (@BFMTV) 4 décembre 2017
La silhouette serait celle d'une femme. Me Jakubowicz conteste également le fait que la silhouette dans la voiture présumée du suspect, filmée par des caméras de vidéo-surveillance de la commune, soit celle de la fillette. "Ce n'est pas vrai qu'on distingue une enfant" sur cet enregistrement qui est une pièce importante de l'accusation, a affirmé Me Jakubowicz. Selon lui, la forme que l'on distingue sur le siège passager avant du véhicule présente des cheveux détachés et une forme de col de robe différente de celle que portait la fillette disparue avec, surtout, "un décolleté de femme" et non d'enfant.
"Ce qui s'est produit depuis trois mois, c'est une insulte à la justice, une insulte aux parents de la petite fille" : "On est venu leur expliquer qu'on tenait le coupable", a-t-il conclu. Son client, Nordahl Lelandais, un ex-militaire de 34 ans, nie depuis le début toute implication dans la disparition de l'enfant de neuf ans.