En trois ans, Alexandre Saaman est passé de la guerre civile à Homs à un avenir plein de promesses. Le jeune homme, réfugié syrien arrivé en France il y a deux ans et demi, a en effet obtenu son bac S avec mention très bien.
Périple à travers l'Europe. Coincée en pleine guerre civile, la famille d'Alexandre a demandé l'asile en France à trois reprises, pour trois refus. Jusqu'au jour où elle décide d'envoyer le jeune homme, seul, rejoindre la France par la route des migrants. "Je n'arrivais plus à aller à l'école", a expliqué Alexandre Samaan à France 3. "Un jour, une voiture a explosé. J'ai eu très peur et je suis parti." À 16 ans, il se rend donc légalement en Turquie puis rejoint la Grèce. Là, il paie un passeur 15.000 euros pour une place dans le toit d'un camion. "On est resté 45 heures dans le noir, sans parler, sans manger, ni boire", raconte Alexandre.
Études de médecine. Arrivé en Autriche, Alexandre prend le train pour l'Allemagne puis la France, direction Toulouse où son frère vit depuis quatre ans. Alexandre obtient un titre de réfugié qui lui permet de s'inscrire au lycée Marcelin Berthelot de Toulouse. Il apprend sur le tas le Français, dont il ne connaissait pas un mot à son arrivée, et s'intègre très bien dans l'établissement. Avec au bout du compte, un bac S mention très bien, notamment un 17 en SVT, un 18 en mathématiques et un 19 en physique-chimie. "Pour nous, c'est une valeur d'exemple", assure Frédéric Cros, le proviseur du lycée.
Entre temps, Alexandre a profité du regroupement familial pour faire venir sa famille de Syrie. Elle sera à ses côtés pour l'épauler dans le nouveau défi qui l'attend. L'année prochaine, le jeune homme s'installera à Limoges pour effectuer sa première année commune aux études de santé (PACES). Avec un rêve en tête : devenir neurochirurgien.