En entrant dans le box, il adresse un baiser de la main aux nombreux journalistes présents pour couvrir son ultime procès en France, puis salue ses avocats, parmi lesquels se trouve son épouse, Me Isabelle Coutant-Peyre. Déjà condamné à deux reprises à la détention criminelle à perpétuité, le célèbre terroriste vénézuélien Carlos comparaît depuis lundi matin devant la cour d'assises spéciale, pour l'attentat du Drugstore Publicis, perpétré en 1974.
"Révolutionnaire professionnel". Vieilli mais très élégant, veste noire sur col roulé assorti, l'accusé, de son vrai nom Ilic Ramirez Sanchez, se présente comme "révolutionnaire professionnel" au moment de décliner son identité. "J'ai 17 ans, plus ou moins 50 ans", s'amuse le sexagénaire, qui ne cesse de nier les faits, dénonçant une "manipulation", "sans preuve ni témoin".
quand il n'adresse pas des sourires au public, #Carlos écoute attentivement les bras croisés sur petite bedaine
— Salomé Legrand (@Salome_L) 13 mars 2017
De longues diatribes. Devant la cour, chacune des interventions de l'ancien membre du Front de libération de la Palestine (FLP) est l'occasion d'une longue diatribe contre les "organisations sionistes", qui "font les poches du peuple français". Le terroriste se fend même d'une critique de la démocratie française, qu'il juge "pas assez représentative", avant que le président ne lui recommande d'abréger ses démonstrations.
Lénine et Vladimir comme frères. "Nous étions une famille especiale (sic)", décrit Carlos, avec son accent à couper au couteau, lorsqu'on l'interroge sur son parcours de vie. Petit-fils de révolutionnaire, fils d'un avocat "marxiste-léniniste", il a deux frères : Lénine et Vladimir. Le terroriste est ensuite passé de Caracas à Moscou, puis en Jordanie, jusqu'aux camps d'entraînement palestiniens.
#Carlos dans la famille Ramirez Sanchez les 3fils :
— Salomé Legrand (@Salome_L) 13 mars 2017
Vladimir, Ilic et Lénine. "Nous étions une famille especiale" résume Carlos (Ilic)
30 parties civiles. Dans la salle se trouve une seule victime, un homme qui avait dix ans au moment des faits et a toujours des morceaux de fer dans la peau. Comme les 30 autres parties civiles, il espère savoir si le Vénézuélien, qui a reconnu cet attentat dans une interview en 1979, est bien à l'origine de ses blessures. Le procès doit durer trois semaines.