Les délibérations n'ont duré que quelques heures, mardi, et le verdict, attendu dans la soirée, est finalement tombé en début d'après midi : reconnu coupable de l'attentat commis en 1974 au Drugstore Publicis, à Paris, le terroriste vénézuélien Ilich Ramirez Sanchez, dit Carlos a été condamné à la réclusion criminelle à perpétuité par une cour d'assises spéciale.
"Des affaires complètement bidonnées". "Ce procès, c'est une absurdité à tous points de vue", s'était défendu l'accusé, figure du terrorisme des années 1970-1980, avant que la cour ne se retire. "Je suis poursuivi ici pour des affaires complètement bidonnées". Lundi, l'avocat général avait requis la perpétuité, indiquant avoir "l'intime conviction" que Carlos était bien l'auteur de cet attentat, qui avait fait deux morts et des dizaines de blessés, grâce à un faisceau d'indices concordants : des aveux à d'anciens compagnons d'armes, une interview accordée en 1979 dans laquelle il revendique l'attaque et le circuit de la grenade utilisée.
Une grenade du même lot. Dans sa feuille de motivation, la cour d'assises spéciale estime que l'imputabilité de l'attentat du Drugstore à Carlos résulte "d'une part de la découverte, au domicile de sa petite amie auquel il était le seul de son groupe à avoir accès (...), d'une grenade provenant du même lot" que celle utilisée pour l'attaque du Drugstore et "d'autre part du témoignage de Hans-Joachim Klein, ancien membre du FPLP (Front populaire de libération de la Palestine, ndlr) lequel a affirmé de manière constante et circonstanciée que Carlos alias Johnny était présenté" comme l'auteur de l'attentat.
Dix jours pour faire appel. C'est la troisième fois que Carlos, déjà reconnu coupable du meurtre de trois hommes en 1975 à Paris et de quatre attentats à l'explosif commis entre 1982 et 1983, est condamné à la réclusion criminelle à perpétuité en France. Il y est incarcéré depuis 1994. Le Vénézuélien et ses avocats disposent désormais de dix jours pour faire appel du verdict.