Les grévistes de l'usine d'embouteillage de Coca Cola des Pennes-Mirabeau, dans les Bouches-du Rhône, entamaient vendredi leur 24e journée de blocage dans l'attente de l'ouverture de la médiation ordonnée jeudi par la justice.
Le groupe Coca Cola European Partners (CCEP), qui emploie 2.600 personnes dans l'Hexagone, a annoncé début octobre la suppression de 128 emplois dans ses cinq usines françaises, dont 44 dans la seule usine de la banlieue marseillaise, soit plus de 20% des effectifs sur les 217 personnes de ce site. "La direction nous a laissé pourrir dehors pendant plus de trois semaines, et aujourd'hui nous n'avons toujours pas de rendez-vous officiel pour l'ouverture de cette médiation", a regretté Sylvain Baeza, délégué syndical CGT, vendredi en fin de matinée.
"La direction espère que nous débloquions le site". Jeudi, le tribunal de grande instance d'Aix-en-Provence, saisi par la direction de CCEP du cas de sept salariés des Pennes-Mirabeau qui bloquaient l'usine, a appelé à une médiation de la part de la direction régionale du travail. Mais elle n'a pas ordonné la levée du blocage, se bornant à "inviter" les grévistes à lever le piquet de grève "dans les 24 heures", et ce sans fixer d'astreinte. "La direction laisse traîner et n'espère qu'une seule chose, que nous débloquions le site pour que les camions puissent livrer les clients, car elle considère les clients comme plus importants que les salariés, nous ne sommes plus que des matricules", a poursuivi Sylvain Baeza. "Mais plus elle traînera, plus le site sera bloqué", a-t-il ajouté.
69 millions d'euros de bénéfice net en 2017. Dans les trois autres usines de CCEP bloquées, à Grigny, Clamart et Toulouse, les débrayages n'avaient duré qu'une journée, le 14 février, a précisé Alexandre Poncet, chargé de communication, du groupe, vendredi. Dans ce même communiqué, Alexandre Poncet espérait la levée du blocage aux Pennes-Mirabeau vendredi dans l'après-midi. "CCEP France a fait 69 millions d'euros de bénéfice net en 2017. Et il en a reversé 49 millions aux actionnaires", a affirmé Sylvain Baeza. "L'entreprise a donc les moyens de pérenniser l'emploi", a-t-il estimé.