Entre 8.000 et 10.000 enfants de migrants seront scolarisés en France d'ici deux ans. En annonçant ce chiffre la semaine dernière, la ministre de l’Education nationale Najat Vallaud-Belkacem a promis de bien intégrer ces élèves. Le système éducatif est déjà habitué à recevoir des enfants étrangers. Au Lycée Paul Valéry, Europe 1 s’est rendu dans une classe dédiée aux élèves non francophones, qui existe depuis plus de 20 ans.
15 élèves de tous niveaux. Dans cette "classe d’accueil", il y a des adolescents de toutes nationalités et aussi de tous les niveaux. En quelques mois, les meilleurs d’entre eux rejoindront une classe de seconde générale. Pour certains qui arrivent dans cette classe sans parler un mot de Français, l’apprentissage peut être beaucoup plus long.
"Une chance d’étudier en France". Les élèves sont accueillis tout au long de l’année, et pas seulement le jour de la rentrée scolaire. Mohammed est syrien. Il a rejoint la classe au printemps dernier. "Je me suis habitué à apprendre les maths, le français et l’histoire-géographie", explique-t-il. "Je veux continuer à étudier en France parce que je n’ai pas cette chance dans mon pays". Bientôt, Mohammed pourra rejoindre le cursus normal. Son intégration est un véritable succès.
Un manque de formation pour les professeurs. Tous ne s’intègrent pas aussi bien que Mohammed. Car certains enfants, traumatisés par ce qu'ils ont vu dans leur pays ou par les conditions dans lesquelles ils sont arrivés en France, ont parfois beaucoup de mal à s'adapter et à se concentrer sur leur scolarité. "Il faut bien réfléchir à leur prise en charge psychologique", explique Stéphane Paroud, professeur de français au Lycée Paul Valéry. "Nous enseignants, on n’a aucune formation de psychologue pour résoudre certains problèmes. C’est souvent un frein pour l’apprentissage", déplore-t-il.