"Ils vont y aller", comme ils disent. Les agriculteurs ont beau être en plein préparatif de l'hiver, ils repartent en manifestation, agacés de n'avoir pas vu l'application concrète des accords signés comme notamment les simplifications administratives qui devaient leur permettre de mieux s'accommoder des normes environnementales, sanitaires et commerciales européennes. Au lieu de cela, la France n'est plus qu'à quelques jours ou semaines d'une signature d'accords avec le Mercosur.
Chez les agriculteurs bretons, la colère monte. Ils pourraient organiser une première mobilisation ce jeudi soir dans les Côtes-d'Armor. Entre Saint-Brieuc et Guingamp, c'est le balai des tracteurs. Les intempéries obligent, c'est encore l'heure de l'ensilage, des semis et de la colère aussi.
"J'aimerais terminer mes semis tranquillement sans me dire qu'on va devoir se mobiliser, mais on ne va pas avoir le choix. On va perdre notre agriculture avec des normes débiles", indique à Europe 1, Guénolé Corbel, président des Jeunes Agriculteurs des Côtes-d'Armor.
L'ombre du Mercosur
Derrière cette colère se tient La simplification administrative stoppée nette par la dissolution à laquelle s'ajoute l'ombre du Mercosur. "Cela serait dévastateur, car ça serait des importations massives d'une viande qui ne respecte pas nos normes, car les animaux sont piqués aux hormones de croissance", indique Fabienne Garel de la FNSEA.
"Pour la volaille, ils utilisent un antibiotique considéré par l'Europe depuis 2026 qu'il était mauvais pour le consommateur. Alors pourquoi on l'importerait par un accord Mercosur ?", ajoute-t-elle.
Une seule stratégie dans ce contexte, expliquée par ces représentants syndicaux… occuper le terrain et mettre la pression non loin de leurs propres champs.