La ministre de l'Enseignement supérieur, Frédérique Vidal, a jugé mardi que l'Unef devait "définir les valeurs" qu'elle porte, après la diffusion d'une interview filmée d'une jeune dirigeante du syndicat étudiant à Paris-4 voilée, qui apparaissait voilée.
Des valeurs qui ont changé ? Une vive polémique a éclaté sur les réseaux sociaux. Si ce voile était pour certains le symbole d'un renoncement de l'Unef au combat laïque et féministe, l'organisation de jeunesse classée à gauche s'en est fermement défendue. "Que cette jeune femme soit voilée, c'est son droit le plus strict", a estimé Frédérique Vidal sur France Inter. "Ensuite c'est à l'Unef de définir quelles sont les valeurs portées par ce syndicat aujourd'hui, qui visiblement ne sont pas les mêmes que celles d'hier" et c'est à l'Unef de choisir qui pour la représenter, a-t-elle déclaré.
"Moi, je vois la réalité de ce qui se passe dans les établissements d'enseignement supérieur où on accueille toute la diversité de la jeunesse. Il y a des jeunes femmes qui sont voilées, il y en a qui rentrent voilées à l'université et qui en sortent - qui ne portent plus le voile", a-t-elle poursuivi. Mais "c'est à l'Unef de parler de ses valeurs aujourd'hui et de dire ce qu'elle porte et de dire qui sont ses représentants", a-t-elle dit.
Un "changement d'époque". Sur RTL, le ministre de l'Education Jean-Michel Blanquer a, lui, réaffirmé qu'il s'agit d'un "changement d'époque pour l'Unef". "Cette jeune femme a le droit de porter un voile, c'est son choix, mais c'est aussi le choix de l'Unef de la porter à sa présidence et de consacrer ainsi une vision un peu communautariste de ce qu'elle est, de ce qu'est l'Unef", a-t-il déclaré.
Depuis 2004, la loi française interdit le port du voile à l'intérieur des écoles publiques pour le personnel et les élèves mais cette interdiction ne s'applique pas à l'université.