Le maire LR de Nice Christian Estrosi a été entendu mardi par les policiers chargés de l'enquête ouverte en 2015 par le parquet national financier au sujet de la construction du stade Allianz Riviera, a-t-on appris auprès de son avocat.
Une enquête ouverte après un rapport sévère. "L'enquête arrivant à son terme, il était inenvisageable que le maire, sous le mandat duquel le stade a été construit, ne soit pas entendu", a expliqué Me Jean-Yves Leborgne, confirmant cette audition annoncée par Nice Matin. Christian Estrosi a été entendu dans les bureaux des enquêteurs à Nanterre "pendant près de quatre heures, ce qui est relativement court", a souligné l'avocat. "Ses réponses m'ont paru pertinentes et capables de mettre un terme à tout soupçon", a-t-il ajouté.
Le grand stade niçois de plus de 35.000 places, inauguré en septembre 2013 et géré par une filiale du groupe Vinci, Nice Eco Stadium (NES), avait été construit sur la base d'un partenariat public privé (PPP) et fut l'une des enceintes de l'Euro de football 2016. L'enquête préliminaire avait été ouverte en janvier 2015 par le parquet national financier, après un rapport sévère de la Chambre régionale des comptes (CRC) de Provence-Alpes-Côte d'Azur, qui critiquait notamment les conditions juridiques du recours à un PPP et la procédure de sélection du partenaire.
Divergences sur le coût du stade. Cinq mois plus tard, des perquisitions avaient été réalisées sur la Côte d'Azur et en région parisienne, notamment à la mairie de Nice et chez Vinci et Bouygues. Selon le rapport, le stade coûtait 372 millions d'euros sur la durée du contrat, de 2014 à 2040. Le coût de construction était de 204 millions d'euros, précisait à l'époque Christian Estrosi, en jugeant discutable d'y ajouter les loyers dus par la collectivité pendant 27,5 ans d'exploitation.