La grande révolution des déchets a commencé. Depuis le 1er janvier, les Français doivent trier tous leurs emballages plastiques dans le bac jaune. À partir de 2024, ce sera le cas des déchets alimentaires, qui devront être versés dans une autre poubelle destinée au compostage industriel. C’est un chamboulement pour les collectivités, qui doivent repenser leur gestion des ordures. Certaines, cependant, sont en avance. C’est le cas de l’agglomération d’Épernay qui expérimente ces nouvelles réglementations depuis déjà quatre mois.
Une réduction de 40% du poids de la poubelle d’ordures ménagères
Dans un centre de transfert des déchets de la Marne, à Épernay, les camions poubelles défilent et se vident au petit matin. Ils forment un tas d’ordures ménagères, constitué de ce que les habitants jettent dans leur bac gris. Puis un autre tas, à l’autre bout du hangar, jonché d’épluchures. Et enfin un troisième tas, composé de plastiques et de cartons, provenant des bacs jaunes. Ce dernier tas a bien grossi depuis quelques mois, puisqu'il contient désormais tous types d’emballages plastiques.
"Les gens ont extrait du bac gris ce qui doit être désormais dans le bac jaune, donc le poids du bac gris a réduit en moyenne de 40%", s’enthousiasme Martine Boutillat, vice-présidente de l’agglomération d’Épernay en charge de la gestion des déchets.
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"Les passages ne sont plus assez réguliers", déplore une habitante
Par conséquent, les ordures ménagères contenues dans le bac gris ne sont désormais collectées qu'une fois tous les quinze jours. Ce que désapprouve Laurie, habitante de Vertus, au sud d’Épernay. "Pour les foyers, de quatre personnes et plus, avec des enfants, les passages ne sont plus assez réguliers”, déplore-t-elle. "Il y a de plus en plus de déchets dans les rues, dans les champs, etc."
Mais Jérémy, jeune père de famille, salue les efforts de pédagogie de la collectivité… Des prospectus explicatifs ont été glissés dans sa boîte aux lettres et il commence à s’y faire.
"Une question d’habitude et de volonté !"
"Ça prend un peu plus de temps que d'habitude pour trier, pour amener ses bacs à l'extérieur, mais dans l'ensemble ça fonctionne bien", admet-il. Lucien, enfin, soutient fermement le nouveau dispositif. "C'est une question d'habitude et de volonté !", répond-il simplement. Les habitants espèrent néanmoins que cette gestion des déchets, coûteuse pour l’agglomération, n'augmentera pas leurs taxes.