La Commission nationale du débat public (CNDP), chargée de préparer la "grande concertation nationale" à la suite du mouvement des "gilets jaunes", assure qu'elle "veillera à ce que les réunions" ne soient pas des "meetings politiques", dans une lettre adressée à Matignon et révélée mardi par franceinfo. "Par définition, elle fait ce qu'elle [la commission] veut", a répondu le porte-parole du gouvernement Benjamin Griveaux. "C'est une commission parfaitement indépendante, j'en ai ras-le-bol de cette suspicion généralisée."
Modalités précisées jeudi. Dans une lettre datée du 15 décembre, dont la CNDP a confirmé à l'AFP l'existence mais sans en préciser le contenu, la commission affirme qu'"il est primordial de ne jamais laisser entendre que le gouvernement pilote directement ou indirectement" les débats, et qu'elle "veillera à ce que les réunions du 'grand débat' ne soient en aucun cas des 'meetings politiques', ni pour le gouvernement ni pour la majorité". "Si on voulait cornaquer le débat, le corseter, ça se ferait en préfecture avec le préfet en maître de cérémonie", a répliqué Benjamin Griveaux. "Vous imaginez sincèrement que quand il va y avoir des centaines de débats organisés partout dans le pays, dans les mairies, vous aurez un ministre et un commissaire politique partout ? C'est pas sérieux de dire ça."
La présidente de la CNDP, Chantal Jouanno, participera mardi soir à la réunion prévue à l'Élysée par Emmanuel Macron pour préparer cette "grande concertation nationale" qui doit durer jusqu'au 1er mars. Ce grand débat, dont les modalités doivent être précisées jeudi par Chantal Jouanno, abordera quatre grands thèmes : transition écologique, fiscalité, organisation de l'État, démocratie et citoyenneté, dont l'immigration.