Laurent Nuñez a défendu lundi le bien-fondé des interpellations record réalisées en amont des mobilisations des "gilets jaunes" de samedi, critiquées par les défenseurs des libertés publiques, mais a refusé de les désigner comme "des interpellations préventives".
"Il y a eu des contrôles préventifs". "Il n'y a pas eu d'interpellations préventives. Il y a eu des contrôles préventifs qui ont été mis en place", a déclaré le secrétaire d'État à l'Intérieur en déplacement à Bordeaux. La ville a été le théâtre de violences urbaines et de pillages samedi, dans le sillage de la mobilisation des "gilets jaunes".
"Ce sont des contrôles qui ont été faits sur réquisitions du procureur de la République et qui consistent à faire ouvrir les sacs, et interpeller les individus que l'on trouve en possession d'armes par destination. On constate une infraction et ensuite les individus sont placés en garde à vue, qui est le moment où les investigations se poursuivent. On constate ou pas la réalité de l'infraction, qui est la volonté ou non de participer à un attroupement armé", a expliqué Laurent Nuñez.
Un moyen d'enrayer la violence. Le recours massif aux interpellations samedi, qui ont atteint un nombre record, a été un moyen pour les autorités d'enrayer l'escalade de la violence redoutée pour l'"acte 4" des "gilets jaunes". Dans la France entière, près de 2.000 personnes ont été interpellées, dont plus de 1.700 ont été placées en garde à vue, selon le ministère de l'Intérieur. Une grande majorité de ces interpellations (1.082) a eu lieu à Paris.
Une répartition des forces de l'ordre "adaptée à la menace". Le secrétaire d'État a également défendu la répartition des forces mobiles sur l'ensemble du territoire alors que des élus, par exemple le maire de Saint-Étienne, ont estimé que Paris ou Lyon avaient été privilégiées au détriment de certaines villes de province. "Il est inexact de dire que Paris a été privilégiée", a souligné Laurent Nuñez. Il a fait valoir qu'une soixantaine d'unités mobiles avaient été réparties en régions, samedi. À Bordeaux, quatre forces d'unités mobiles avaient été déployées, "une répartition adaptée à la menace", a estimé Laurent Nuñez.