La grève engagée début avril par les syndicats de cheminots pour s'opposer à la réforme de la SNCF est entrée dans une sorte de routine, gênant sans paralyser, et sans faire fléchir le gouvernement. Après un mois de grève par épisodes deux jours sur cinq, la SNCF a fait état vendredi d'un taux d'agents grévistes à la SNCF autour de 17,12% vendredi en milieu de matinée, soit un chiffre en légère baisse par rapport à jeudi matin (18,15%).
Grève Nationale | Point Infotrafic #SNCF du vendredi 4 mai pic.twitter.com/vnUbGcFAbG
— SNCF (@SNCF) 3 mai 2018
Forte hausse de grévistes chez les agents indispensables à la circulation. Parmi les agents indispensables à la circulation des trains, 63% des conducteurs étaient en grève vendredi matin, en nette hausse par rapport à la veille (56,7%), a précisé la direction dans un communiqué. De même, il y avait davantage de contrôleurs en grève : 58,9% (contre 53,1%). Le taux était en revanche stable pour les aiguilleurs, avec 24,5% de grévistes (contre 24,7%). Le taux de cadres grévistes s'établissait à 4,7%, en légère baisse (5,7% jeudi), tandis que celui des agents de maîtrise en grève a plus nettement diminué, à 14,8% (contre 17%).
Trafic perturbé. Le trafic est toujours perturbé vendredi, avec des différences en fonction des lignes. Prévoir 1 TGV sur 2, 2 TER sur 5 et 1 Intercité sur 3. En direction de l'international, le trafic est quasi normal pour le Thalys et quant aux Eurostar, 4 sur 5 seront en circulation.
"Journée sans cheminot". Le nombre de grévistes chez les conducteurs, contrôleurs et aiguilleurs, indispensables à la circulation des trains, s'est inscrit en baisse, le trafic étant ces derniers jours de grève passé de "très perturbé" à seulement "perturbé" sur l'échelle de la direction. Contrairement au mouvement de 1995, le pays n'a pas été bloqué. En attendant une "journée sans cheminot" - c'est-à-dire une journée de grève plus dure, qu'ils envisagent sans train - le 14 mai, les syndicats de la SNCF ont manifesté jeudi pour "mettre la pression" sur Matignon.
Réunion à Matignon. Gardant un front commun malgré leurs dissensions, ils ne se rendent plus aux réunions animées par la ministre des Transports Élisabeth Borne, comme le 27 avril sur la qualité du service public ou jeudi sur l'avenir du fret ferroviaire. Les syndicats ont en revanche accepté l'invitation du Premier ministre Édouard Philippe qui les recevra, avec la ministre des Transports, un par un, lundi à Matignon.
Dette de la SNCF. Le numéro un de la CGT Philippe Martinez a indiqué qu'il attendait "des choses précises" sur la reprise de la dette de la SNCF par l'État. L'exécutif s'est jusqu'à présent refusé à chiffrer la part de cette énorme dette que reprendra Bercy, mettant en avant la nécessité d'en savoir plus sur le futur modèle économique du groupe public - et du système ferroviaire en général - et d'avoir une vision globale sur les investissements nécessaires dans le réseau. Édouard Philippe devrait finalement en dire plus sur ce sujet. Il a promis de le faire avant que le Sénat ne s'empare du sujet le 23 mai.