Deux hommes ont été condamnés vendredi à huit et dix ans de prison pour avoir ouvert le feu dans une cité marseillaise puis mis en joue des policiers en 2016, des faits qui rappellent ceux perpétrés le 21 mai dans la cité de la Busserine.
Les faits s'étaient déroulés le 24 juillet 2016 vers 22h30 dans la cité, Les Lauriers, un autre haut lieu du trafic de drogues. Cinq ou six hommes avaient d'abord braqué un couple pour dérober leur véhicule. Le couple, qui circulait avec son bébé, avait été violemment éjecté du véhicule. Sur le chemin des Lauriers, l'équipe avait tiré à deux reprises sur un autre automobiliste, sans le blesser. Au cœur de la cité, ils avaient ensuite tiré plusieurs coups de feu contre le rideau métallique de trois magasins. "C'était pour rigoler", a dit au tribunal un des deux prévenus, Eddy Kadri, 22 ans, condamné à huit ans de prison. "Il y avait des petits jeunes de 13-14 ans, on voulait leur faire une blague, leur faire peur".
"Scène de la vie ordinaire dans une cité marseillaise". Rattrapés par un équipage d'une brigade anti-criminalité, les occupants de la voiture volée avaient braqué les fonctionnaires de police, notamment avec un fusil-mitrailleur, pour prendre la fuite. "Les armes étaient approvisionnées, on imagine tous ce qui aurait pu se produire", a relevé la procureure Sophie Couillaud, qui a fait référence aux récents événements survenus dans la cité de la Busserine, où un commando lourdement armé avait fait irruption le 21 mai à bord de plusieurs véhicules, avant de tirer en l'air, puis de mettre en joue des policiers pour fuir. "Scène de la vie ordinaire dans une cité marseillaise", a déploré la magistrate.
Un fusil mitrailleur touché "le temps d'un clip". Eddy Kadri avait été interpellé dans sa fuite tandis que trois autres prévenus étaient identifiés grâce à des traces génétiques. Deux mineurs, âgés à l'époque de 16 et 17 ans, seront jugés le 25 juin devant le tribunal pour enfants. Déjà condamné à quinze reprises, le deuxième prévenu, Brad Eckong Ngwa, 22 ans, a clamé sa "totale innocence". Ses empreintes ont été retrouvées sur le véhicule volé et sur un fusil mitrailleur équipé d'un silencieux. "Ce soir-là, j'étais chez ma petite amie. Le fusil mitrailleur, je l'ai touché pour le tournage d'un clip de rap au quartier", s'est défendu celui qui a finalement été condamné à 10 ans de prison avec une période de sûreté de la moitié. Un des participants de cette équipée, selon ce prévenu, avait été abattu quelques jours plus tard dans un règlement de comptes. Un des deux mineurs a, de son côté, été victime de tirs dans une cité voisine.