Elle est la seule otage française connue dans le monde. Le 24 décembre 2016, Sophie Pétronin, une humanitaire française de 73 ans, a été enlevée dans la région de Gao, au nord du Mali. Son fils, Sébastien Chadaud-Pétronin, se bat sans relâche pour obtenir sa libération, alors qu'on la dit malade. Sur Europe 1 vendredi matin, il assure avoir eu des nouvelles indirectes il y a 24 heures, et elles sont plutôt rassurantes.
Des informations de presse encourageantes. "On a reçu une dépêche dans la nuit, à 4 heures du matin. C'est un article d'un média malien. On apprend beaucoup de choses, les informations restent à vérifier, comme toujours. Ils parlent même d'une libération possible au mois de janvier. C'est toujours à prendre des pincettes, mais le journaliste donne trop d'informations dans son article pour que ce soit farfelu", rapporte le fils de la médecin française.
Des précisions sur son état de santé. Sébastien Chadaud-Pétronin s'est rendu au Sahel début décembre et est entré en contact avec ceux qui décident du sort de sa mère, qui souffrirait d'un cancer. "Nous savions qu'elle avait des analyses à faire car elle avait détecté une grosseur, donc on était assez alarmés. (…) J'ai pu parler aux gens les plus impliqués, et je n'avais pas de détails précis sur son état de santé. Je me demande si eux-mêmes en avaient. Les décideurs ne sont pas les exécutants. Mais ils avaient reçu des informations qui venaient précisément du camp où elle était détenue. C'est comme ça qu'on avait appris le 11 novembre dernier que son état de santé se dégradait. J'ai su qu'elle allait un peu mieux. J'ai eu quelques précisions que je ne peux pas dire", glisse-t-il sur notre antenne.
Si Sophie Pétronin est malade, bénéficie-t-elle seulement d'un traitement ? Sur ce point, le fils de l'otage française renvoie au ministère des Affaires étrangères. "Je crois que le Quai d'Orsay en sait plus que nous puisqu'il a mené une opération qui visait à financer des médicaments pour elle. Mais ils sont restés très secrets là-dessus", note-t-il.
Un canal de communication "coupé" par le Quai d'Orsay. Sébastien Chadaud-Pétronin regrette sur Europe 1 avoir été écarté des discussions sur la libération de sa mère. "Malheureusement, le canal de communication que j'ai mis en place a été coupé par le Quai d'Orsay. J'avais souhaité former un tandem avec quelqu'un qui pouvait faire remonter directement les informations dans le camp des djihadistes. Moi je me chargeais de faire remonter les informations dans le cabinet du ministre. Le Quai d'Orsay nous dit que c'est pour des questions de sécurité, mais pour moi, c'est une information qui n'est pas vérifiée", déplore-t-il.
Dès lors, le fils de la septuagénaire réclame une explication des autorités. "Ce qu'on veut savoir de la part du chef de l'Etat ou de monsieur Le Drian - si monsieur Macron n'a pas le temps de me recevoir - c'est où le quai d'Orsay en est, quelle mission a-t-il priorisé qui justifierait qu'ait été écartée celle que j'ai proposée", plaide Sébastien Chadaud-Pétronin. "L'État continuera d'agir sans relâche pour retrouver notre compatriote", a pour sa part réitéré mardi le Quai d'Orsay, reprenant mot pour mot une précédente déclaration d'Emmanuel Macron. Le président avait alors souligné qu'une telle démarche exigeait "professionnalisme et discrétion".