Au soir du début des vacances de Noël, on attend, comme d'habitude, beaucoup de monde sur les routes. Et les automobilistes doivent accorder la plus grande attention à leur état de fatigue. Une étude scientifique, menée par le Centre du Sommeil de l'Hôtel-Dieu et par la Fondation Vinci Autoroutes, que vous révèle Europe 1 vendredi, indique que notre salive contient des marqueurs qui témoignent de notre somnolence.
Un très haut niveau d'oubli. L'expérience médicale a été menée sur des hommes de 17 à 35 ans, qui n'ont dormi que trois heures pendant deux nuits, soit l'équivalent d'une nuit blanche. Les résultats sont sans appel. Dès que vous dormez moins de six heures en 24 heures, vous êtes en dette de sommeil. Si l'on constate aisément certains signes de fatigue - cou qui tire, bâillements intempestifs, et envie permanente de "piquer du nez" - cette étude montre aussi une chute importante de l'hormone qui protège du stress, un corps plus fragile aux virus, et un niveau d'oubli impressionnant, qui grimpe à 120%.
Des comportements à risque. Ces facteurs se traduisent immédiatement au volant. "On ne suit pas bien la ligne blanche, on a tendance à ne pas voir les panneaux, on roule trop près de la voiture qui est devant", détaille le professeur Damien Léger, responsable du centre du sommeil de l'Hôtel Dieu, interrogé par Europe 1. "Cette étude montre que, biologiquement, on n'est pas en forme. Il faut éviter de conduire si on est privé de sommeil", conseille-t-il. Pour lutte contre le phénomène de somnolence, il faut savoir anticiper. "Le conseil essentiel est de dormir au moins 7 heures sur 24 heures, soit d'un seul trait, soit de façon fractionnée, avec des siestes juste avant de réveillonner par exemple", insiste Bernadette Moreau, déléguée générale de la Fondation Vinci Autoroutes.
En attendant l'arrivée, dans quelques années, de tests d'auto-dépistage de la somnolence, il est indispensable de passer le volant ou de s'arrêter quand la fatigue survient.