Le vignoble et l'arboriculture ont été touchés par un gel "important" durant la nuit de mercredi à jeudi, d'autant plus préjudiciable pour les fruits que la végétation avait une avance de deux ou trois semaines sur la saison, a indiqué Jérôme Despey, président de la Commission viticole du syndicat FNSEA.
De nombreuses régions viticoles ont été touchées, en particulier "la Champagne, la Bourgogne, le Val-de-Loire, ainsi que le Languedoc Roussillon" par des températures qui sont descendues jusqu'à -6 degrés par endroit, a indiqué le responsable.
Arboriculteurs et maraîchers également touchés. "La situation est vraiment délicate, car ces gels touchent des grappes qui commençaient à se constituer et risquent donc de griller et de mourir", a-t-il dit. Les arboriculteurs, maraîchers et horticulteurs ont également été touchés par le gel. Il est néanmoins encore trop tôt pour évaluer l'impact sur la récolte, a-t-il ajouté.
Un faible niveau d'assurances des producteurs. Le responsable syndical a regretté le faible niveau d'assurance des producteurs viticoles en France. "Sur quelque 800.000 hectares de vigne, seulement 15% sont assurés" contre les intempéries, a-t-il dit. "C'est dommage, car nous avons de plus en plus d'aléas climatiques d'année en année, qui peuvent mettre en péril nombre d'exploitations" a-t-il ajouté, en rappelant que le fonds de calamité agricole financé par l'État ne peut être activé qu'en cas de "perte de fonds" (c'est-à-dire de destruction totale des plantes et de la récolte par une intempérie), mais pas en cas de baisse de récolte. "Les températures minimales devraient se relever de quelques degrés la nuit prochaine, mais les risques de gel perdurent jusqu'à samedi au moins", a prévenu le responsable.
L'an dernier, des épisodes de gel printanier et de grêle ont touché certains crus de Bourgogne comme Chablis, et du Val-de-Loire, réduisant fortement le volume des récoltes, même si elles se sont révélées de qualité grâce à un bon ensoleillement estival qui a permis le mûrissement des grappes.