Alors que la SNCF et la RATP ont reconduit leur mouvement de grève vendredi, les opposants à la loi Travail ont procédé jeudi à une série d'actions spectaculaires partout en France. Coupure d'électricité géante à Saint-Nazaire, immobilisation de tous les trains pendant une heure Gare de Lyon à Paris, barrages filtrants sur plusieurs routes, blocage de l'entrée de l'usine Radiall, à Voreppe en Isère, - l'entreprise de Pierre Gattaz, le patron du Medef. La CGT a décidé de durcir le mouvement.
Guerre d'usure avec le gouvernement. La CGT doit tenir et continuer à mobiliser jusqu'à la grande manifestation nationale prévue le 14 juin. Mais le pari s'annonce difficile. Que ce soit à la RATP, à la SNCF, dans les raffineries, dans les centrales nucléaires ou dans les centres de traitement des déchets, la poursuite de la grève pendant encore onze jours consécutifs n'est pas envisageable. La CGT a donc fait le choix de passer à des actions ciblées, qui durent peu de temps, qui mobilisent peu de troupes mais qui ont un impact maximum.
Le meilleur exemple, c'est l'occupation jeudi d'un poste haute-tension près de Saint-Nazaire. Quelques dizaines de militants seulement ont fait irruption sur place. Ils ne sont restés que quelques minutes, le temps de couper l'alimentation. Mais ce geste a eu des conséquences pour 125.000 foyers, privés d'électricité pendant une heure et demie.
Actions symboliques. Après l'occupation de l'usine de Pierre Gattaz, le patron du MEDEF, en Isère, les militants CGT s'en sont pris à la ville de Tulle, le fief de François Hollande. Ils ont coupé pendant deux heures l'électricité d'une partie de la ville. Près de 200 manifestants ont bloqué l'accès à la commune sur la RD 1089, engendrant d'importants ralentissements. Avec ce type d'actions, la CGT occupe le terrain mais économise ses forces. Une nouvelle stratégie pour faire plier le gouvernement.