Le constat est le même chaque année. Les jeunes manquent de sommeil, surtout ceux qui se connectent aux réseaux sociaux avant de dormir et décalent fortement leurs horaires entre semaine et week-end, prévient mardi l'Institut national du sommeil et de la vigilance (INSV). En moyenne, les jeunes de 15 à 24 ans s'endorment à 23h20 la semaine et à 00h49 le week-end, pour se réveiller respectivement à 07h02 et 09h43, selon un sondage publié par l'INSV avant la Journée du sommeil, vendredi.
Délétère sur le développement du cerveau. "Ce décalage des horaires de sommeil est délétère pour leurs résultats scolaires et plus globalement pour le développement morphologique de leur cerveau", souligne l'INSV dans un communiqué. Or "le sommeil joue un rôle clé dans l'équilibre physique et psychique". "Près de quatre jeunes sur dix dorment moins de sept heures par nuit en semaine alors que la recommandation dans cette tranche d'âge est de huit heures", s'inquiète le docteur Joëlle Adrien, présidente de l'INSV, en se basant sur une étude américaine de 2014.
Les écrans sur le banc des accusés. Principaux accusés, sans surprise : les écrans. Une fois au lit, au lieu de dormir, 83% des jeunes s'y collent (réseaux sociaux, internet, vidéos, jeux...). En moyenne, ils y restent plus d'une heure (plus d'une heure trente le week-end) avant extinction des feux. Avec un double effet négatif sur l'endormissement: une excitation et une exposition à la lumière des écrans. Elle est appelée "lumière bleue" car elle contient une composante de cette couleur, que l'horloge biologique assimile au jour, donc à l'éveil.
Couvre-feu numérique. Les solutions pour que les jeunes dorment mieux ? Un couvre-feu numérique (une heure au moins avant de se coucher), des horaires de coucher et lever réguliers, la même heure de coucher le week-end et ne pas trop décaler l'heure du lever, pas d'excitants (caféine, nicotine), et 30 minutes d'activité physique tous les jours, voire plus les jours de repos.