Jérôme Maes, conducteur de train, a longuement interpellé Emmanuel Macron mercredi, en déplacement dans les Vosges, sur la réforme impopulaire de la SNCF. "Je ne m’attendais pas à le rencontrer, je pensais le voir de loin éventuellement", confie le cheminot et syndicaliste à la CGT, invité d’Europe Soir. "On voulait discuter et faire entendre nos idées, et les faire passer auprès de l’opinion publique et des usagers", fait valoir Jérôme Maes, en réfutant toute volonté de créer un incident avec le président.
Sauver les petites lignes. "Je n’ai pas trouvé qu’Emmanuel Macron cherchait la bagarre, plutôt l'impression qu’il cherchait à discuter. Mais sans doute qu’il ne s’attendait pas à autant de répondant de notre part", reconnaît-il. Jérôme Maes, conducteur de train dans les Vosges, se bat notamment pour le maintien des petites lignes dans sa région : "Dans le rapport Spinetta, les petites lignes sont les plus menacées. Si demain la dette de la SNCF n’est pas reprise à la hauteur, les (futurs) concurrents vont se mettre sur les lignes les plus rentables et les petites lignes vont être abandonnées."
"On va jusqu’au bout". Alors que les cheminots ont entamé mercredi une 4e séquence de grève en pointillés, "ils sont toujours aussi motivés, même si la direction fait croire qu’il y a moins de grévistes. Sur le terrain, beaucoup d’agents suivent la mobilisation et ils seront demain (jeudi) en nombre dans les manifestations", promet en outre Jérôme Maes. "Quand on a des convictions, on va jusqu’au bout. Et on est persuadés que nos convictions sont bonnes pour l’avenir du pays, on est sûrs des bienfaits de notre action, et que cette réforme va à l’encontre du service public et de l’aménagement du territoire."