Personne n’a envie de revivre le scénario noir d’octobre, avec des files d’attente interminables à la pompe, mais on s’en approche petit à petit. Depuis deux semaines, les huit raffineries du pays sont bloquées, certains dépôts, parmi les 200 en France, le sont aussi. Par conséquent, les stations-service commencent à se vider les unes après les autres. Toutefois, à ce stade, il n’y a pas de quoi s’inquiéter.
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12% des stations en manque d’au moins un carburant
12% des stations-service manquent d’au moins un carburant en France. Rien d’alarmant par rapport aux pénuries du mois d’octobre sur tout l’Hexagone. Dans certaines régions, la situation est beaucoup plus tendue. C’est le cas dans les Bouches-du-Rhône, où plus d’une station sur deux est en pénurie, et quatre sur dix sont à sec.
Ces pénuries sont surtout liées à la panique des automobilistes, explique Francis Pousse, président national stations essence chez Mobilians. "Il a été fait des annonces par certaines organisations syndicales qu’il n’y aurait plus de carburant. Donc, il y a eu un effet de crainte. Des stations-service du sud de la France ont vendu jusqu’à deux fois plus de carburant ce week-end", rapporte-t-il au micro d’Europe 1.
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Des stocks plus remplis qu’à l’automne
Contrairement à l’automne dernier, les opérateurs de stations-service ont anticipé le mouvement. Ils ont rempli leurs stocks pour tenir, souligne Olivier Gantois, président de l’UFIP Énergies et Mobilités
"Les stocks étaient particulièrement bas fin septembre 2022. Le mouvement social qui a démarré début mars était annoncé. Les distributeurs pétroliers s'étaient organisés. Il y a entre 3 et 4 mois de stocks de carburant", déclare Olivier Gantois au micro d’Europe 1. Ces trois à quatre mois de stocks comprennent aussi les stocks stratégiques de l’État. Le gouvernement en a déjà fait libérer une partie depuis début mars.