Le Crif (Conseil représentatif des Institutions juives de France), la maire de Paris Anne Hidalgo et des personnalités politiques comme Nathalie Kosciusko-Morizet se sont inquiétés vendredi d'un appel à une manifestation "potentiellement antisémite" samedi à Paris, lancée par des organisations pro-palestiniennes.
"À chaque fois, le scénario est connu". "Un collectif appelle samedi à Paris à une manifestation pro-palestinienne, pour la 'séparation du Crif et de l'État', pour le 'boycott d'Israël', en un mot, une manifestation potentiellement 'antisémite' ", écrit le directeur du Crif, Robert Ejnes, sur sa page Facebook. "Mais, à chaque fois le scénario est connu: la manifestation est déclarée en soutien au peuple palestinien puis rapidement des militants appellent au boycott d'Israël, à l'apartheid et depuis peu, à la 'séparation du Crif et de l'État'. Pourtant, tous savent que, lorsqu'on dit Crif, ce n'est pas l'institution que l'on vise, mais bien ce qu'elle représente, les Juifs", ajoute-t-il.
Célébrer la "résistance palestinienne". Les organisations CAPJPO-EuroPalestine et Droits Devant ont déposé une demande d'autorisation de manifestation auprès de la préfecture de police de Paris (qui n'avait pas répondu en fin d'après-midi) pour "célébrer la résistance palestinienne à l'occupation et à la colonisation de l'occupant israélien" et "exiger des sanctions".
Des risques de "graves troubles à l'ordre public". La maire de Paris Anne Hidalgo a de son côté écrit vendredi au préfet pour "attirer (sa) vigilance" sur ce rassemblement appelé pour samedi 14h, place du Châtelet. "Quelles que soient les positions de chacun sur le conflit israélo-palestinien, cet appel peut être considéré comme une offense antisémite publique aux juifs parisiens", écrit la maire qui évoque également des risques de "graves troubles à l'ordre public".
Mardi, l'élue de Paris et députée LR Nathalie Kosciusko-Morizet avait demandé sur twitter l'interdiction de la manifestation , en rappelant un vœu en ce sens voté en Conseil de Paris à l'initiative de son groupe. Nathalie Kosciusko-Morizet avait en février dernier alerté le préfet de la "multiplication inacceptable des actions de promotion du 'boycott' de l'État d'Israël, notamment celles menées par le mouvement BDS".
Ce mouvement Boycott, Désinvestissement et Sanctions, associé à l'appel de la manifestation de samedi, milite en faveur d'un boycott économique, culturel mais aussi scientifique d'Israël jusqu'à la fin de l'occupation des territoires palestiniens.