Le mari d'Alexia Daval, joggeuse de 29 ans retrouvée morte en partie calcinée en octobre dans un bois en Haute-Saône, a été interpellé lundi, avant d'être placé en garde à vue. Il est soupçonné d'avoir tué son épouse au cours d'une dispute conjugale.
Aucun témoin du footing. Aux enquêteurs, il a nié les faits et répété sa version selon laquelle la jeune femme était partie faire son jogging ce samedi matin. Mais les gendarmes ont des indices qui fragilisent terriblement son scénario. D'abord, il y a eu ce doute chez les gendarmes. Après des heures de porte à porte, ils n'ont pas trouvé le moindre témoin du footing d'Alexia ce samedi matin d'octobre. Du portable de la jeune femme était pourtant parti un SMS à destination de sa sœur. La teneur :"Je pars courir, j'essaye de passer te voir". Mais son téléphone était resté à la maison. Une dispute la veille au soir, évoquée par Jonathann Daval, porteur de griffures, les interroge également.
La voiture de société sortie durant la nuit. Un voisin a aussi apporté un élément troublant : une voiture aurait quitté le domicile cette nuit là vers 1h30 du matin, quelques heures avant la disparition d'Alexia Daval. Les gendarmes ont vérifié et confirmé l'information : il s'agit du véhicule de société de Jonathann Daval. Or ses empreintes de pneus pourraient correspondre à des traces retrouvées à proximité de la scène de crime.
Des bouts de tissus sur la scène de crime. Autre élément troublant, les experts scientifiques ont par ailleurs retrouvé des bouts de tissus compatibles avec les draps du couple sur cette scène en pleine forêt. Bout à bout, ces éléments intriguent et justifient garde à vue et perquisition au domicile du couple. Les gendarmes veulent comprendre en se gardant de toute conclusion hâtive face à un homme qui, lundi, niait toute implication dans la mort de sa femme.
"Pas d'explication". "Jonathann Daval n'a pas d'explication sur ces points. Je n'en n'ai pas non plus. Mais effectivement, ce sont des points qui posent de vraies difficultés", a expliqué Me Randall Schwerdorffer, son avocat, à Europe 1. L'affaire est beaucoup plus complexe qu'elle n'avait l'air en apparence", a-t-il commenté lundi. "Jonathann Daval me dit qu'il n'a pas commis les faits. Je ne suis pas là pour croire ou ne pas croire. J'aimerais savoir ce qu'il s'est passé, j'aimerais savoir si les éléments à charge sont des éléments suffisants", a-t-il ajouté. Le mari d'Alexia doit être interrogé à nouveau mardi matin.
A Gray, les habitants s'interrogent
Au conseil municipal de Gray, où vivait Alexia, la chaise de la mère de la victime était laissée vide lundi soir. "On a tous une pensée émue pour Isabelle", a dit le maire, en préambule du conseil municipal. Pour Denis, le deuxième adjoint, la culpabilité de Jonathann serait perçue comme une trahison :"Ce serait un désaveu total pour toute la population, pour les 500 personnes qui ont marché dans la plaine de Gray pour chercher Alexia. J'ai du mal à le croire. J'ose espérer que ce n'est pas lui", confie-t-il.
Chez tous les habitants de la petite commune, l'incrédulité est la même : "C'est quand même son mari, il l'a soi-disant aimée. On tomberait de très, très haut tellement c'est choquant", glisse une habitante avant d'ajouter : "Mais il faut des preuves tangibles pour dire que c'est bien lui".
Qui est le mari de la joggeuse Alexia Daval assassinée ?