94 jours. C'est le temps qui se sera écoulé entre la mort d'Alexia Daval et la mise en examen pour "meurtre sur conjoint" de son mari Jonathann. Trois mois d'enquête acharnée pour les gendarmes de la section de recherches de Besançon, qui ont progressivement, discrètement, resserré leur étau sur l'époux, avant de l'interpeller.
Faire parler la voiture de fonction du mari. C'est la scène de crime qui a été déterminante. Dans le petit bout de forêt où la dépouille calcinée d'Alexia a été retrouvée, les experts de la gendarmerie ont isolé des empreintes de pneus. Il a fallu les modéliser, en faire des analyses poussées, avant de déduire qu'il s'agissait des pneus de la voiture de société de Jonathann Daval. Une voiture équipée d'un tracker, sorte de GPS qu'ils ont fait parler pour arriver à la conclusion que Jonathann Daval avait quitté la maison la nuit précédant la disparition, vers 1 heure du matin. Une voiture, enfin, à bord de laquelle ont été retrouvées les fibres d'une descente de lit, manquante au domicile du couple, mais présente autour du corps d'Alexia.
Toutes ces expertises ont pris du temps. Un délai pendant lequel les gendarmes ont fermé les autres pistes : rôdeur, amant ou maîtresse, accident. Des centaines de signalements ont été vérifiés.
Un faisceau d'indices. Il aura donc fallu trois mois d'enquête - "c'est finalement allé assez vite", indiquait à Europe 1 un connaisseur du dossier - pour confondre celui sur qui, dès le départ, pesaient des soupçons. D'abord car Jonathann Daval affichait des marques et des griffures sur les bras au moment de la disparition d'Alexia. Par ailleurs, le scénario d'un footing fatal à Alexia n'était corroboré par aucun témoin. Finalement, dans ce déroulé macabre, le mari serait peut-être allé jusqu'à lui enfiler sa tenue de sport, avant de se débarrasser du corps dans un bois en Haute-Saône.
Quand Jonathann Daval pleurait Alexia "son oxygène" :